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Un mois à Manaus, Brésil

Encore une fois, il vaut mieux regarder les photos que Cécile a faites: https://www.flickr.com/gp/12999585@N00/u868MN et https://www.flickr.com/gp/12999585@N00/uQV84o . Un des albums est dédié à Descarte Correto, et l'autre à Manaus.

Lundi 29 Juin

“Réveil” à 4h du matin, j’arrive enfin à Manaus, après avoir voyagé si longtemps. Je suis accueilli à l’aéroport par un chauffeur qui tient un petit papier avec mon nom. Il m’embarque dans sa petite voiture. Il fait si chaud dehors, alors qu’il n’est que 4h. Il file à travers la ville sans même s’arrêter aux feux rouges. Il ralentit un peu devant le stade Amazonas, qui a accueilli certains matchs de la coupe du monde. Il ressemble à un gros pneu, mais en fait c’est un panier indien! Nous arrivons à l’hôtel et je commence à me rendre compte que le climat était vraiment incroyable à Cochabamba... Ici il fait tellement chaud ! Les autres dorment à 4 dans une chambre, et il y a 5 ventilateurs. Je retire mon chapeau, et je me mets au lit. J’ai beaucoup de mal à dormir, il fait si chaud. A 10h, le deuxième réveil de la journée. C’est cool de voir les autres, ça fait longtemps que je ne les avais pas vus (pour certains). Les filles partent visiter la ville, avec Julien (le copain d’Alexandra qui va faire la mission avec nous) nous restons à travailler à l’hôtel. Ils ont pris un hôtel dans le centre de Manaus. Anne Charlotte n’a pas reçu sa valise à l’aéroport... Elle essaye de les rappeler mais apparemment sa valise est bloquée à Rio.

Nous partons après le déjeuner. Nous avons mangé dans un restaurant typique du Brésil, où la nourriture se paye au poids! Nous prenons un taxi, il nous dépose devant chez Descarte Correto. L’entreprise se situe quasiment à une heure de taxi du centre de Manaus. C’est un grand entrepôt que l’on voit depuis la route principale. Sur la devanture, une grande affiche avec le logo de l’entreprise sociale. En tapant contre la porte verte, nous sommes accueillis par Paulinho, un des techniciens de Descarte Correto. Il nous enjoint à rentrer. Quand on rentre, on est d’abord saisi par la chaleur dans l’entrepôt. L’entreprise recycle du matériel informatique. Elle fait des bénéfices car elle revend certains matériaux à d’autres entreprises après les avoir triés. En plus, de chaque 3 ordinateurs réparés, ils produisent 1 ordinateur de seconde main qui fonctionne. Au départ, ils faisaient don de ces ordinateurs à des centres de formation informatique. Maintenant, ils continuent ces dons et en plus ils les vendent à des prix modiques. A l’intérieur de l’entrepôt il fait encore plus chaud que dehors.. Il y a des montagnes de moniteurs, il y a des montagnes d’unités centrales et des montagnes d’imprimantes! Dans un coin des grands sacs qui contiennent des fils de cuivre d’un côté, de l’aluminium, des circuits imprimés de toutes les couleurs. Dans cette fournaise, travaillent 6-7 employés qui portent un t-shirt à la couleur de l’entreprise: vert. Ils sont installés sous de grands ventilateurs qui brassent l’air chaud. Un traducteur nous dira plus tard: “on respire de l’eau chaude”. En effet, ce jour là il faisait 40 degrès et l’air contenait 90% d’humidité. Il y a un atelier réparation d’ordinateurs, sur lequel travaillent 2 techniciens et un atelier destruction d’ordinateurs et tri des différents composants.

Nous rentrons après un petit tour dans l’entrepôt dans le petit cube où nous travaillerons. Il y fait plus froid car une minuscule climatisation réglée sur 17 degrès essaie tant bien que mal de refroidir l’espace. Nous sommes accueillis par Alessandro et Carol, le couple qui gère l’entreprise. Alessandro l’a fondée, et est en train de passer la main à Carol, sa femme. Ils ont tous les deux l’air très sympathique. Il est difficile de communiquer avec eux, car ils ne parlent pas anglais et nous ne parlons pas encore portugais. Avec un peu d’espagnol, nous essayons de les comprendre et de nous faire comprendre, mais ce n’est pas très concluant. Nous rencontrons aussi ce jour là beaucoup des personnes avec qui nous allons travailler pendant ce mois et qui vont devenir au fur et à mesure nos amis. Nous rencontrons un jeune brésilien vêtu d’un maillot de foot avec des lunettes de designer. Il s’exclame “Oh putain c’est ouf ! Bienvenue à Manaus les gros”. Il parle super bien français et à force d’avoir traîné avec des français de 25-30 ans il nous fait nous sentir à Paris. C’est Adriano. Il a une tête ronde et un grand sourire. Nous rencontrons aussi Alessandra, la fille adoptive d’Alessandro, qu'il a adoptée alors qu’il était très jeune. Elle a des lunettes noires, beaucoup d’attitude et un fort accent. Il y a aussi Luccas, un grand jeune homme qui ressemble un peu à un indien, très chaleureux et souriant lui aussi. Il bataille un peu avec l’anglais mais réussit à nous communiquer sa motivation. Nous rencontrons aussi Anna Beatriz, 18 ans, qui revient d’un échange universitaire aux Etats Unis. Elle parle très bien anglais, mais reste assez discrète, vu son jeune age. Enfin, Launa travaille chez Descarte Correto en même temps qu’elle étudie. Elle est volubile et sympathique! Par contre, elle décide qu’elle ne parlera pas anglais mais seulement espagnol. Ca me va! Il y a aussi Daniela, tout sourire, la jeune assistante administrative de l’entreprise.

Nous sortons de l’entreprise et allons chez Digital Center, une entreprise fondée par la mère d’Alessandro qui est au coin de la rue. En effet, les locaux sont plus spacieux. Nous nous réunissons tous dans une grande salle de réunion climatisée (frigorifique), et Alessandro nous présente pendant une bonne heure son entreprise. Il faut aussi compter le temps qu’Adriano prend pour nous traduire ce que raconte Alessandro. Il nous demande ensuite si nous allons lui faire une présentation. Oui. Il va falloir la préparer ce soir! Fin de la journée, il n’est que 17h mais nous sommes déjà bien fatigués. Nous partons en voiture pour découvrir notre maison. Elle n’est pas loin de l’entreprise (15min en voiture). Tous les traducteurs viennent voir notre maison ! Elle est au fond d’une rue. De l’extérieur, on dirait une forteresse: un haut portail, encadré par de hauts murs et ces hauts murs sont surmontés d’un cloture électrifiée! Systême de sécurité de la maison:

Nous suivons Alessandro, qui nous explique qu’ils la louent à des amis pour le mois où nous serons ici. Il y a deux chambres, nous installons un troisième matelas dans le salon. Le salon, parlons-en, une immense pièce carrelée de blanc, qui contient uniquement un canapé, une table et la cuisine (américaine). Les chambres sont plus classiques, ainsi que les deux salles de bains. Elément notable: l’eau provient d’un puit qui est dans la cour (carrelée elle aussi). Tous les 3 jours, il faut activer une pompe qui remplit un gros réservoir placé sur le toit. Nous apprendrons plus tard que beaucoup de maisons sont équipées de ce système car l’eau est abondante ici.

Carole me donne sa carte Sim: nous serons joignables a minima par ce moyen.

Nous allons découvrir le Mercadinho! C’est une supérette à 2 pas de la maison. Alessandro et Carol nous ont déjà acheté l’essentiel, lait, éponges, lessive, etc... Nous allons donc acheter de quoi nous sustenter pour ce soir et le reste de la semaine.

A la supérette, pas de choc vis-à-vis de la nourriture brésilienne. Un bon choix de fromage. Presque pas de yogourt natures, seulement des yogourts sucrés! Une immense sélection de haricots secs, de toutes les couleurs. Ils sont la base de l’alimentation avec le riz ici. Ils préparent une sorte de petit salé au lentilles, qui n’y ressemble que par la texture: il faut remplacer le petit salé par de la saucisse et les lentilles par des haricots secs. Cela s’appelle la Feijoada! Et le haricot sec est le Feijao (se prononce “Feijaon”). Retour à la maison, nous dînons et établissons un roulement strict de 3 jours en 3 jours pour les différentes chambres.

Cette journée a été très longue, il est temps de dormir.

Mardi 30 juin

Comme prévu hier, Carole sonne à notre porte, il est 9h, c’est l’heure de partir. Elle nous emmène au boulot, et nous commençons à nous dire que cela ne peut pas continuer comme cela. Elle nous explique qu’à 5, pour venir au travail en bus, nous en aurions pour trop cher (et en taxi aussi). Actuellement, ses enfants sont en vacances donc cela ne la dérange pas. Nous commençons à nous rappeler du chemin, Carol décide de nous faire faire une pause près d’une maison où l’on répare les frigos et climatisations. Le trottoir est encombré de frigidaires à différents degrès de démembrement. Les habitants de la maison ont une deuxième passion: la pisciculture! Ils ont installé un grand bassin dans leur jardin où évoluent de nombreux poissons, certains énormes, d’autres tout petit. Et aussi, 3 tortues, qui sont un met recherché à Manaus (beurk).

Ce matin, nous présentons à Alessandro les différentes idées que nous avons eues. Ce sera une mission comme les autres, avec des questionnaires. Il y a juste un arbitrage à faire entre une mission plutôt axée communication extérieure (et donc mesure de l’impact social) ou une mission stratégie (moins axée mesure de l’impact social). Nous lui demandons de choisir, et comme dans Food et moi, il répond “Les deux!”. Pas de problème, nous pouvons panacher nos questionnaires de mesure d’impact et d’idées d’améliorations/mesure de la satisfaction. C’est ce à quoi nous nous attaquerons cet après midi entier.

Carol appelle l’aéroport pour avoir des nouvelles du sac d’Anne Charlotte. Apparemment Xavier (c’est le nom du sac) est reparti pour Amsterdam (!!). Anne Charlotte va devoir continuer à emprunter des vêtements aux filles.

Mais avant, nous allons mieux comprendre l’importance du poisson dans la vie des Manauras (habitants de Manaus). Nous nous rendons chez Alessandro, dans la cour de sa maison. Sa maison est coincée entre deux autres maisons: à gauche, son frère, à droite, sa mère. On a l’impression que la maman d’Alessandro a acheté une parcelle de terrain, et que entreprises et maisons en ont bénéficié. Sous de grands arbres (dont un manguier), une table a été dressée et nous attendent d’énormes quantités de nouriture. En particulier, un très grand poisson grillé, le pirarucu, qui est censé être le meilleur poisson d’Amazonie! Nous l’avions vu nager dans son petit bassin, nous allons le manger! C’est effectivement délicieux. En Amazonie (comme dans le Nordeste), il est de coutume de manger du poisson grillé (où en soupe), avec du riz et du feijao (haricot sec). Se rajoutent ensuite selon votre envie de la vinagretta (gros coup de coeur: du vinaigre de pomme, avec du citron, des petits morceaux de tomate et concombre, de la coriandre!) et de la farina (pas un coup de coeur: une sorte de poudre de manioc qui sèche tout ce qu’elle touche).

Après une après midi de travail, nous allons au carrefour avec Alessandro. Il faut en effet que nous achetions des cartes sim. Cécile s’en occupe avec lui. Au même moment, Anne Charlotte, Alexandra, Julien et moi nous lâchons complêtement sur les courses, du lait de coco aux pringles. Certains produits ne sont effectivement pas présents au mercadinho comme du Brie! Nous rentrons à la maison, tous équipés de cartes sims.

Mercredi 1er juillet

Aujourd’hui, encore une journée de paufinage des questionnaires. Le matin, nous finissons une version non définitive. Nous retournons déjeuner chez Alessandro et Carol. Nous découvrons leurs deux enfant: Rodrigo et Rafaela. Je n’aurai de cesse de l’appeler Gabriella, en honneur au groupe de guitare! Rodrigo a une dizaine d’année, quand sa soeur en a 6-7. Rodrigo est calme, observateur quand Rafaela est agitée et expansive. Même si nous ne parlons pas leur langue, le courant passe bien avec toute la famille. Même avec la mère d’Alessandro, que nous voyons chaque midi passer la tête. Julien la baptise “Vovo” soit “Grand Mère”. Du coup, je ne me souviens plus de son vrai prénom. Nous devons à Vovo une fière chandelle pourtant. En effet, chaque fois que nous travaillions et que l’atelier devenait trop bruyant (casser des parties d’ordinateurs pour en récupérer le cuir), nous partions pour la même salle où nous avions présenté nos ébauches d’idées. Des nouvelles du sac d’Anne Charlotte: toujours disparu.

Une fois rentrés à la maison, c’est la “Frénésie Freeletics”. Julien a commencé voilà un an ce programme de remise en forme/musculation qui est payant. C'est une application sur mobile. Il a entraîné Anne Charlotte et Cécile à sa suite, et du coup je me motive et décide de participer aussi. Les noms d’entraînements sont les mêmes que ceux de dieux grecs (ou de la mythologie) Ares, Aphrodite et autres. Cela commence par une série de burpies: je vous conseille d’aller voir de quoi il s’agit. Il faut jeter les jambes en arrière, se coucher par terre, se relever et ensuite sauter. C’est, selon Cécile, un mouvement de l’armée. Puis une série de pompes, et une série de tractions. Et on répète cela trois fois. Il fait une chaleur de feu, et je commence à devenir une fontaine humaine. Les autres aussi ont chaud.

Une douche plus tard, Adriano et sa femme Elina passent nous chercher. Nous nous entassons dans la voiture et ils nous emmènent en ville! Premier arrêt pour nous montrer le stade. Apparemment, Manaus a eu droit à son stade car le maire de Manaus est du bon parti. La ville de Bélem, où les gens sont fans de foot, n’a pas eu le droit de participer à la coupe du monde. Nous découvrons aussi le Theatro Amazonas, énorme construction surmontée d’un drôle de dôme. Non loin de là, nous nous arrêtons sur la place San Sebastian (?) où nous mangeons pour la première fois un Tacaca. Le tacaca est une sorte de soupe, qui contient une feuille qui anesthésie la langue, mais aussi une pâte gluante de tapioca. Le goût est bon, mais une soupe épicée par ces chaleurs ne me fait pas beaucoup de bien! Nous allons donc nous poser en terrasse, Anne Charlotte, Cécile et moi dégustons une glace et les autres boivent un premier verre de bière très fraiche. D’ailleurs à Manaus, la bière en bouteille de 1L possède une petite coque réfrigérante et elle est servie dans de tout petits verres, ainsi elle ne chauffe pas. Dans le bar, nous croisons le père d’Elina. Assez étonnant pour une ville de 1 million d’habitants. Il est 10h, nous pensions rentrer à la maison, mais Adriano tient à nous faire aller à une “Cachaceria”. C’est un bar qui sert des Cachaça de différents parfums. Elle s’appelle la Cachaceria de Dede. Dans sa voiture, il écoute “J’aime les moches” à plein volume, et tout l’album de Max Boublil, empilés de manière stratégique, cela nous fait bien rire. Quand nous arrivons, Adriano commande différents types de Cachaça et nous commençons à jouer au Yams.

Jeudi 2 juillet

Sans grande surprise, le réveil est difficile le lendemain. Nous travaillons toute la matinée, et avons droit dans l’après midi à une visite de l’usine. J’apprends qu’il existe deux types d’organisation d’un ordinateur: l’architecture ouverte et l’architecture fermée. Les ordinateurs à architecture ouverte sont plus faciles à réparer, et leurs pièces sont souvent interchangeables de modèle à modèle. L’architecture fermée se retrouve beaucoup sur les ordinateurs portables, et répond soit à un besoin de compacter l’ordinateur, soit à une volonté de ne pas permettre les réparations! Descarte Correto désassemble tous les ordinateurs qu’ils reçoivent, mais réparent et remontent en priorité des ordinateurs d’architecture ouverte. Il fait chaud dans l’usine, et les ouvriers sont à peine rafraichis par de grands ventilateurs qui brassent de l’air tiède. Ils sont très souriants et sympathiques. Nous rencontrons aussi un artiste qui travaille dans l’usine à partir de déchets informatiques. Il fait de très belles sculptures. En particulier des motos ou des voitures. Une de ses sculptures représente un petit bonhomme assis qui à l’air déprimé. C’est celle qui retient mon attention, j’ai l’impression de voir dans la webcam qui lui sert de tête une inclinaison mélancolique. Nous faisons revoir nos questionnaires à Alessandro et Carol qui les valident tous. Il nous en reste quelques uns à formuler. En particulier pour les entreprises qui donnent leurs déchets à Descarte: Celles qui donnent, celles qui n’ont pas répondu à une de leurs sollicitations ou celles qui ne connaissent pas Descarte Correto.

Anne Charlotte désespère un peu de ne toujours pas avoir son sac...

Vendredi 3 juillet

Ce matin nous travaillons pas mal. Nous préparons aussi notre départ. En effet, nous allons l’après midi avec Anne Charlotte et Alexandra dans la communauté ArteVida pour tester les questionnaires. Nous serons accompagnés par Adriano, Luccas et Lauana. Nous les appellons communautés, mais il s’agit de quartiers entier. Ce qui est drôle c’est que quand nous interviewerons des “Usagers” (les personnes qui viennent individuellement donner leurs déchets électroniques à l’usine Descarte), nous leur demanderons aussi quelle est leur “communauté”. Toutefois, comme il s’agit de personnes plus riches, ils seront étonnés et répondrons que leur “quartier” est X ou Y.

Enfin nous arrivons au CID ou Centre d’Inclusion Digitale. C’est une petite maison dans un jardin, un peu comme un centre de jeunesse. Au milieu, une salle avec de grandes tables pour recevoir, à gauche une petite salle de classe pour des cours du soir ou de soutien, et à droite la salle avec les 12 ordinateurs. D’ailleurs une classe est en cours. Les élèves sont assez jeunes, la majorité a moins de 16 ans, mais il y a aussi une maman avec son fils, et un monsieur d’une cinquantaine d’années. Ils font un cours d’Excel.

Ce centre est très lié à la famille de Marcus, un trentenaire qui travaille à l’usine de Descarte et qui s’est déplacé pour l’occasion. Son frère donne des cours d’informatique la journée. Sa mère y est bénévole et nous passe une tranche de gâteau avec un verre d’eau. Lui-même nous dira y aller tous les soirs pour donner des cours de manière bénévole. Il y a beaucoup de gens qui nous attendaient. Nous commençons donc les entretiens. Moi avec Lauana car elle traduit en Espagnol. C’est un véritable casse tête car je pose les questions en portugais (nous les avons fait traduire préalablement), Lauana me traduit en Espagnol et je dois les taper en Anglais. Je finis par ponctuer mes phrases de “Okay” bien anglophones. Nous interviewons deux dames qui ont pris des cours avec Descarte Correto. L’une d’entre elles a acheté un ordi à 100 euros pour que sa fille se familiarise avec cet outil. Pour elle, il est très important que sa fille sache s’en servir. Nous nous rendons compte qu’il n’y a pas internet dans ce quartier. Ni dans les maisons des gens, ni dans le centre d’inclusion digitale. Les gens se servent de leur ordi pour word ou excel principalement, et n’utilisent internet que par la 3G de leurs téléphones qui sont bien souvent des smartphones. Facebook s’appelle ici “Face” et Whatsapp “Zappizappi”. Tout le monde s’en sert, jusqu’à la dame de 60 ans que nous interviewons avec Lauana. Elle se sert aussi d’internet sur son téléphone pour consulter les nouvelles du monde! Elle me parle du tremblement de terre au Népal. Ce qui est drôle c’est que comme Lauana travaille chez Descarte, elle approfondit chacune de ses questions, et s’applique à créer un lien avec chacune des interviewées. Du coup, il est 18h et nous avons interviewé seulement 2 personnes. Alexandra et Anne Charlotte en sont à 5 chacune.. Il est temps de partir, nous pourrons revenir plus tard. Nous débriefons à Cécile et Julien les erreurs que nous avons remarqué dans les questionnaires. Nous faisons quelques changements et rentrons à la maison! Ce soir, repos et toujours pas de sac pour Anne Charlotte.

Samedi 4 juillet

Nous allons passer le week end avec la famille Dinelli (Alessandro, Carol et leurs deux enfants!). Il est 13h, ils passent nous chercher. Alexandra ne se sent pas bien, elle reste à la maison. Nous allons au zoo de Manaus. Il est rempli d’animaux amazoniens, dont certains étonnants (un grand oiseau qui dans mon souvenir s’appellait “Avion”?), d’autres impressionants (énorme crocodile, panthère noire) et pleins de petits singes. Grosse tranche de rigolade devant la traduction approximative des petits panneaux du Brésilien au Français. Le zoo fait partie d’un complexe militaire: une branche de l’armée brésilienne qui se prépare à la guerre dans la forêt. Apparemment ce sont des grands malades qui font des stages de survie, où ils finissent par manger tout ce qui leur passe sous la main, jusqu’à des fourmis.

Ensuite, nous remontons dans leurs voitures. Cette fois, direction Punta Negra, la “pointe noire”. Il s’agit du quartier chic de Manaus, avec de grandes tours luxueuses qui donnent sur le Rio Negro (le plus grand affluent de l’Amazone, l’autre étant le Solimoes). Non loin de là, le plus grand shopping mall de Manaus (et le plus neuf). Au bord du Rio Negro, on se croirait à Malibu. Tout le monde est en maillot de bain, et il y a une grande plage de sable fin en contrebas. Le soleil est bas, les nuages sont tout rougeoyants. Le fleuve est si grand que l’on dirait un lac, voir une mer. Au loin, un immense pont le traverse. Le pont fait 3(?)km de long, et il traverse le fleuve à son point le plus étroit... Il faut se rappeler qu’il fait toujours très chaud.. Nous allons sur la plage et là, je ne tiens plus. Certaines personnes se baignent tout habillées, pourquoi ne pourrais-je pas me baigner en caleçon. Je suis bien vite rejoint par Julien. Puis Cécile. Puis Anne Charlotte. Puis Alessandro et ses deux enfants! Nous nageons un peu, contrairement à la majorité des Manaura, qui restent là où ils ont pied. nous nous baignons en sous vêtements.. Il n’y a que Carol qui ne va pas se baigner, elle garde nos affaires.

L’eau est très foncée, on ne voit pas à 10 cm dedans. D’où son nom de Rio Negro.

Quand nous sortons de l’eau, Carol nous accueille avec la meilleure invention brésilienne: des brochettes de fromage grillé! Super bon. Elle me demande d’en rapporter aux autres qui sont restés dans l’eau. La vie est belle.

Une fois séchés, nous voilà repartis. Les filles sont tentées par un stand de pop-corn caramélisés. Le commerçant leur en offre deux grosses poignées. Il l’agrémente d’un ingrédient surprise: du lait concentré. C’est l’ingrédient sucré préféré des brésiliens... Cécile ira même jusqu’à faire une “batida de coco”, un cocktail qui contient du lait de coco, mais surtout du lait concentré sucré! Ensuite se forment deux équipes, un peu genro-centrées: Anne Charlotte, Cécile et Carol vont faire des courses au Punta Negra shopping mall. En effet, Anne Charlotte n’a pas de maillot pour demain, celui-ci étant dans son sac. Les gars (et Rafaela), rentrons à la maison. Une fois arrivés, je leur propose un petit bac en portugais. Sans surprise je perds...

Les filles arrivent, une douche pour tous se laver du Rio Negro. Alexandra se sent un peu mieux, elle va pouvoir sortir. Car ce soir, nous devons tous nous habiller de carreaux, car c’est la fête de San Juan dans tous le Brésil. Nous avons été invités chez la tante d’Adriano. Je prête mes multiples chemises à carreau à la ronde. Dans son jardin, la tante d’Adriano a installé une dizaine de tables, et au fond, un immense buffet de nourritures traditionnelles: la farine, la feijoada, d’innombrables gateaux et flans. Nous observons les autres personnes, tous en chemises à carreaux et les femmes avec de petits jupons qui font penser à la Bavière. A un moment, tout le monde doit se lever, et une danse endiablée commence. Une autre tante d’Adriano tient le micro, elle nous indique d’une voix autoritaire les pas de danse à faire. “Prenez votre partenaire par la taille!! On tourne!! A la queue leu leu!!” Bien entendu nous ne comprenons pas grand chose... Nous imitons donc nos congénères. Après cette folle danse, nous sommes bien en sueur. Alexandra commence à se sentir fatiguée et moi aussi, il est 2h du matin, nous rentrons.

Dimanche 5 juillet

Le lendemain matin, nous sommes bien crevés, mais la famille Dinelli sonne chez nous à 10h! Nous voilà repartis en direction de la Ponta Negra. Cette fois, nous n’allons pas au Sud mais au Nord, dans un des confluents (une excroissance aquatique) du Rio Negro. Une maison sur pilotis nous attend. L’eau est bonne, c’est agréable en plus qu’il s’agisse d’eau douce. Après avoir un peu barboté, nous allons faire du Stand Up Paddle tous ensemble. C’est une grande planche de surf sur laquelle il faut se percher et ramer. Nous avançons sur cette grande étendue d’eau. Anne Charlotte aperçoit des dauphins (d’eau douce). L’objectif est bien entendu de faire tomber les autres. Nous sommes accompagnés par un instructeur de S.U.P. qui prends de nombreuses photos. Par contre, quand Cécile ou moi nous approchons du bord, il nous rappelle à l’ordre en nous disant que c’est dangereux et que des serpents peuvent nous attaquer!! Nous retournons près du chalet sur l’eau. Avec Anne Charlotte nous décidons d’aller nous baigner et faire un tour du plan d’eau! Nous commençons le tour sereins. Puis pour revenir, nous devons traverser un point étroit proche de la mangrove. Et là, c’est la parano! Anne Charlotte s’écrie: “Attention! Serpent!” je me mets à nager plus vite... Elle se moquait de moi, mais cette liane ressemblait vraiment à un anaconda. Nous retournons au chalet, mangeons un petit sandwich à l’oeuf. Puis avec le pain d’un des sandwich, Alessandro et Rodrigo commencent à pécher. Seulement Anne Charlotte réussit à attraper un petit poisson. J’ai beau m’acharner, rien ne vient. La cuisinière du chalet sort de sa cuisine, et tente de me coacher: “Fais de plus petits morceaux de pain! Et ton pain est beaucoup trop humide!” Elle me rapporte du pain frais! Je réessaye encore une vingtaine de fois, sans succès. Au moment de partir, elle me glisse, conspiratrice “Il vaut mieux venir pécher en semaine.. Il y a moins de monde!” Je lui réponds que je travaille, mais la remercie pour son aide.

Au retour à la maison, nous nous mettons à préparer des lasagnes de la mort. En effet, nous avons invité demain soir la famille Dinelli à manger à la maison pour les remercier de cuisiner tous les jours pour nous. Cécile doit peler une courge entière, Alex fait des Papetons (aubergine cuite et un oeuf), et moi je prépare les différentes sauces qui viendront garnir lesdites lasagnes. Une fois les lasagnes finies, il est 22h, et nous sommes mûrs pour dormir.

Lundi 6 juillet,

Pendant qu’avec Alexandra et Anne Charlotte nous actualisons les questionnaires en fonction de ce qu’il est ressorti des entretiens, Cécile et Julien vont avec Carol rencontrer une entreprise et ainsi tester les questionnaires entreprises avec Anna Carolina. Il s’agit d’une autre interprète volontaire que je n’ai pas présentée mais qui est très sympathique et parle très bien Anglais. C’est une amie de promotion de Lauana. Nous réussissons à finaliser les questionnaires dans la journée. Dès 17h, nous retournons à la maison et commençons à préparer le repas du soir, il nous manque en particulier un dessert. Les filles commencent à peler des mangues, pendant que j’enfourne les lasagnes. Ce sera une salade avocat – mangue, mais il s’agit juste de l’entrée. Elles se motivent aussi pour peler des pommes, et en dessert, crumble aux pommes! Autant dire tout de suite qu’il y a plus dans ce repas que les 5 fruits et légumes conseillés par jour. A 20h, tout le monde arrive chez nous: Carol, Alessandro, Rodrigo, Rafaela et surtout Vovo! Nous prenons l’apéritif en rigolant. Je suis impressionné par le fait qu’Alex et Anne Charlotte arrivent à communiquer avec eux et même être complices avec eux, alors qu’ils ne parlent pas un mot d’Anglais. Très vite, les lasagnes sont prêtes et nous passons à table. Nous commençons par la salade d’avocat mangue, recette que nous avons découvert au Ghana avec Cécile (il faut seulement rajouter de l’ail et du citron et déguster!). Puis, au tour des lasagnes: encore une fois elles font un tabac et j’ai le droit à la question “Mais tu ne les fais pas cuire avant??”. Bah non. Ils ont l’air d’apprécier, en tout cas, nous les français on se ressert une ou deux fois. Seuls les enfants ne mangent pas avec nous, ils n’aiment pas les légumes (!). Il reste un plat entier de lasagnes (nous en avons fait 2 plats). Nous le mettons au frigo pour l’emporter sur le terrain demain et le manger à midi. Il est 22h mais nous sommes épuisés d’avoir préparé tout ce dîner. Nous allons nous coucher après un peu de nettoyage.

Mardi 7 juillet

Ce matin, réveil aux aurores pour aller sur le terrain. Le centre d’inclusion digitale est utilisé par 3 communautés différentes: Santa Marta, Santa Teresa, et une troisième.

Nous découvrons une nouvelle traductrice: Christiane, ou Chris, une Camerounaise souriante qui a déjà passé 1 an au Brésil et parle donc couramment le portugais. Elle a rencontré Alessandro dans une conférence qu’il avait donné et a été très motivée par le projet de l’association. Elle est très sympathique et très exigeante dans le travail qu’elle fait, nous sentons que cela va bien se passer!

Nous sommes accueillis par les deux personnes qui gèrent le lieu, une jeune femme qui s’appelle Nazaré et un jeune homme qui s’appelle Janiel. Le lieu est beaucoup plus grand que l’autre fois, il y a un jardin arboré. Dans une sorte de kiosque à musique, des jeunes font un cours de guitare. Dans une salle du bâtiment principal, il y a un cours de capoeira. Il y a aussi un terrain de foot qui est utilisé l’après midi. Au Brésil, les cours ont lieu soit le matin, soit l’après midi pour les enfants. Le centre propose donc des activités pour les jeunes, afin qu’ils ne restent pas inactifs 4h par jour. Le centre propose aussi une cantine pour qu’ils aient un bon repas.

La salle qui contient une vingtaine d’ordinateurs n’est pas utilisée aujourd’hui. Ils sont en train de préparer le transfert vers un nouveau type de centre que propose Descarte Correto. Les précédents centres étaient utilisés par des cours professoraux. Descarte Correto propose aux centres de payer 200 euros par mois, ce qui permet de payer pour une licence et l’installation d’un logiciel qui comprend de nombreux cours professionalisants. C’est plus pratique car les étudiants sont indépendants, mais continuent d’avoir besoin d’un professeur qui les accompagne en cas d’incompréhension.

Nous commençons peu à peu les interviews. Les étudiants sont très jeunes ici: de 14 à 17 ans. Bientôt il est midi. Nous allons déjeuner avec tout le monde. Les enfants sont debout avant de manger et chacun se présente! Maria, Joao, Kevin, Ana Maria, etc... Nous avons apporté le plat de lasagnes végétariennes qu’il nous restait. Nous nous servons un peu, il en reste beaucoup. Les enfants/jeunes sont invités à gouter la nourriture française. Ils aiment beaucoup! Des petits reviennent se servir.

Pendant ce temps, avec Nazaré et Janiel, nous avons une discussion sur la situation politique du pays. Ils sont assez pessimistes. Ils reconnaissent que la situation sociale s’est améliorée sensiblement dans le pays depuis l’élection de Lula. Mais le premier problème qu’ils identifient au Brésil est le manque de pluralité médiatique: Globo contrôle la majorité des chaînes de télé et des journeaux (selon eux, 95%). D’ailleurs, ils soulignent qu’en Amazonie et dans d’autres états, les télévisions n’arrivent à recevoir que 3 chaînes, et la télé est le principal vecteur d’information, souvent le point central du foyer. Les gens sont donc “manipulés” par le Globo monopolistique. D’autre part, ils dénoncent un systême mal fait. L’Etat (PT de gauche) envoie des budgets pour des équipements, comme un systême de bus pour mieux relier Manaus et sa banlieue. Malheureusement, la région est de droite, ils décident de ne pas utiliser certains des budgets qui leur ont été alloués. Cet argent retourne donc au niveau central.

L’après midi, nous continuons les interviews. Toutefois le nombre d’élèves commence à se raréfier. Nous décidons donc de nous séparer: Julien et Alexandra vont aller interviewer une chaîne de télévision (pas Globo!) Amazon Sat qui fait appel aux services de Descarte. Descarte vient récupérer leurs déchets électroniques en échange de publicité sur leur chaîne. Anne Charlotte, Cécile et moi continuons les interviews, certains par téléphone, à partir de listes d’anciens élèves que nous a procuré Nazaré. Cécile et Lauana partent carrément dans la favela pour aller interviewer des étudiants. Au bout d’un moment, je n’ai plus de crédit sur mon téléphone, il n’y a plus d’étudiants, nous décidons de la rejoindre. Lauana fait l’interview, Cécile note sur un petit calepin. C’est trop dangereux en dehors du Centre de sortir nos ordinateurs.. J’entends Lauana dire que ce quartier est en zone rouge. Je lui demande si ce quartier est plus dangereux que les autres où nous irons. Elle me répond que non, ils sont tous en zone rouge. Mais comme nous y allons accompagnés par des travailleurs sociaux qui connaissent le quartier, nous sommes en sécurité. On ne peut toutefois pas sortir nos ordinateurs.

Nous sommes installés dans le jardin d’une petite bicoque qui donne sur une rue très pentue. Toute la famille est sortie pour assister à l’interview du fils et de la fille de la famille qui ont pris des cours. Ils ont planté un citronnier qui nous protège du soleil. Un chat est attaché avec une ficelle à la table. En effet, pendant les 4 jours des chaleurs des femelles, il ne cesse de se battre avec d’autres matous. Il reste donc attaché ici. Il vit moyennement bien ce moment du mois. Des enfants font voler des cerf-volants artisanaux. Non loin de la table, un frigo couché sert maintenant de jardinière pour des plantes aromatiques! Il fait beau, nous buvons un peu de Guarana que nous offre la mère de famille. La jeune fille que Cécile interviewe a des airs de Michelle Obama. Grande, mince, elle se tient droit et porte une robe un peu rétro avec des petites chaussures vernies. Cécile nous racontera que l’interview était très intéressant “Elle a commencé les cours d’informatique pour montrer à son frère qui était dans le trafic de drogue que d’autres choses étaient possible”. Nous avons vu son frère (si c’était bien celui là), il avait l’air très jeune et nous avait souri de toutes ses dents...

Fin de l’interview, nous partons en voiture. Pour féliciter les traducteurs d’avoir bien travaillés, Alessandro et Carol les invitent au japonais! Nous y allons aussi, manger de supers sushis. Au brésil, un sushi est un maki (enroulé), et un temaki est un sushi.. Ils sont bons et il y a une réduction, nous en achetons même pour demain soir.

Mercredi 8

Le matin, avec Anne Charlotte, nous allons visiter un client de Descarte, une clinique dans le centre de Manaus. Ils sont ravis de travailler avec eux, mais n’étaient pas au courant que Descarte Correto avait aussi un impact social en plus d’avoir un impact environnemental.

Cécile me demande de choisir mon cadeau d’anniversaire. J’ai le choix entre une surprise et un aller Manaus- Rio pour voyager avec elle, sa mère et son frère. Sans trop savoir pourquoi, je choisis la surprise... Je pense qu’à la fois cela me gène et en même temps je commence à me faire à l’idée de voyager seul. D’ailleurs je commence à recevoir des messages de couchsurfers! J’ai trouvé un hébergement à Brasilia, mais pas Salvador ou Rio. Nous sommes un peu en retard sur le programme, et Alessandro nous demande où nous en sommes. Nous décidons de prendre un marqueur et faire un tableau d’avancement des interviews. Nous en sommes aux alentours de 35% ce jour là.

Jeudi 9 juillet

C’est mon anniversaire! Nous prévoyons une sortie au restaurant le soir pour “me célébrer” en petit comité avant la fête que nous avons prévu le lendemain!

La journée commence, nous faisons quelques entretiens au téléphone, et avec des “Utilisateurs” qui sont venus déposer des déchets électroniques. Le midi, en plus du bon poisson habituel, j’ai le droit à un super gateau au chocolat qui serait à sa place dans une bonne patisserie française. Je prends le temps d’appeler mes parents et mes grands parents, cela me fait super plaisir! Dans l’après midi, Lauana arrive et nous informe que nous allons faire des interviews la nuit. Le plan restaurant tombe à l’eau. Nous partons à 18h pour la communauté où est très active l’association ID. Tout est très bien organisé, il y a une vingtaine de personnes qui nous attendent. Ce sont à la fois des jeunes qui ont été élèves et d’autres qui ne l’ont pas été. En effet, pour mesurer l’impact social de Descarte Correto, nous allons comparer la situation des personnes de même âge, même quartier qui n’ont pas fait de cours et de ceux qui en ont fait. Cela permettra d’isoler seulement les impacts de Descarte Correto. Il y a 3 traducteurs, du coup Cécile et moi devons mener les entretiens tout seuls. Finalement, en leur demandant de parler lentement (“Devagar”) et distinctement, nous comprenons assez bien. A 5, nous allons très vite. Au bout de 1h30, nous avons fini les entretiens avec ce groupe, nous sommes d’une grande efficacité! Nous allons dans la rue pour trouver plus de persones n’ayant pas fait de cours d’informatique. Nous sommes accompagnés à la fois par le cadre de l’association ID et par des jeunes que nous venons d’interviewer. Les rues ne sont pas très bien eclairées. Sur le bord de la route, une dame un peu forte fait cuire sur un barbecue des brochettes à vendre. Les jeunes nous orientent et nous nous séparons, je pars d’un côté avec Alexandra et les autres partent d’un autre côté. Nous nous arrêtons devant une maison et ils appellent leur camarade de collège/lycée, qui arrive. Elle travaille à mi-temps dans un “travail administratif”. C’est une option pour de nombreux élèves brésiliens. Nous l’interviewons. Nous en profitons ensuite pour interviewer sa soeur qui elle aussi serait en âge de prendre des cours d’informatique. A 23h, c’est l’heure de partir et de finir les interviews. Alex et moi, on a trouvé ça assez cool la fin. Les autres ont eu un peu plus peur... Cécile et Anne Charlotte se sont baladées sur un tout petit chemin assez glauque, et au bout du chemin se trouvait une sorte de maison/cabane. Ils ont pu rentrer pour interviewer les parents d’une famille qui avaient à peine 20 ans et déjà 3 enfants en bas âge. Ils vivaient tous dans une seule pièce. Nous rentrons à la maison.

Vendredi 10

Ce matin, nous nous donnons le droit de nous lever un peu plus tard. Il n’y aura que 3 traducteurs chez Descarte Correto encore une fois et nous avons prévu d’appeler des bénéficiaires. Autant Julien, Cécile ou moi (les hispanophones) pouvons mener un entretien en face à face en portugais, autant au téléphone c’est quasiment impossible. Nous ne sommes donc que 3 à aller au travail. Nous réussissons quand même à pas mal avancer, nous en sommes désormais quasiment à 70%, la nuitée de travail d’hier a porté ses fruits. De leur côté Alex et Julien préparent la soirée. Nous leur avons fait une liste à la Prévert qui les a rendus chèvres: nettoyer le sol, préparer une pinata, des mojitos, des décorations en papier crépon, trouver de la glace et du charbon, préparer un jeu de l’oie grandeur nature, etc...

Quand on rentre tout est effectivement propre, ils ont préparé à manger, à boire, fait des courses... Sur le chemin retour, nous avons acheté de la glace et du charbon. On va pouvoir commencer le barbecue. Nous avons invité tous les gens que nous connaissions à Manaus, c’est à dire principalement les gens de la mission. Ils arrivent au compte goutte. D’abord la famille Dinelli, avec Vovo (Mémé) super en forme et qui en ancienne cheftaine scout, réussit à faire démarrer le feu sur lequel s’escrimait Julien. Puis Chris arrive avec son copain, Lauana, son copain et une amie, puis Carol, Adriano et Elina, etc... Nous passons une super soirée. Nous découvrons de nombreuses musiques brésiliennes sur lesquelles danser. Des sortes de battle de danse s’improvisent: Carol et Lauana sont imbattables, faisant de grands mouvements de cheveux. Le lendemain matin, en passant le balais, je m’en rappellerai... Finalement, nous avions préparé trop de cachaça, trop de nourriture, trop de tout! Vers 3h, la soirée s’essoufle, nous allons nous coucher!

Samedi 11

Le réveil est un peu difficile. Midi, nous nous levons pour profiter de notre jour de perm! Alexandra nous a parlé presque chaque jour de son envie de visiter le Theatro Amazonas! C’est donc parti pour la visite. Nous partons pour le centre ville.

Nous visitons le Theatro Amazonas. Cette relique de la puissance passée de Manaus au temps du caoutchouc est impressionante. Le guide nous assure qu’au plafond de la grande salle, est représentée la Tour Eiffel, puisque le peintre en charge de la décoration aurait passé une grande partie de sa vie à Paris et son endroit favori était la Tour Eiffel. Julien pointe l’anachronisme: le Theatro Amazonas a été fini en 1896 quand la Tour Eiffel était un simple élément de l’exposition universelle de Paris en 1900. Il pose la question au guide... Je lui propose un échappatoire: peut être que la Tour était en construction auparavant? Un autre détail nous marque: le sol est constitué de bois noir et de bois plus clair. Cela représente la rencontre des eaux, entre Rio Negro et Solimoes (plus clair, couleur beige foncé). Dans tout le reste du Brésil, nous verrons d’autres parquets de la même composition qui nous ferons douter de la véracité de ses propos. Nous nous balladons ensuite dans les rues, qui sont animées et commerçantes. Il y a même un carrefour city (Carrefour est très puissant au Brésil). Devant ce carrefour, sont à la vente des DVD piratés. Nous achetons les Minions le film, et Frozen (un disney). Avant de rentrer, nous nous décidons à aller à une fête spéciale français en l’honneur du 14 juillet. Cela se passe dans un grand palais. La principale attraction est un rassemblement de food trucks! Nous mangeons des burgers (il y a même un buger végétarien). Malheureusement, ce n’est pas aussi bon que les burgers végétariens français (en particulier le MOB). Ensuite, sur le parvis du palais, un spectacle de danse a lieu. Rien de très notable, à part un french cancan assez réussi! Nous rentrons en taxi, et tombons d’accord avec le taxi sur une course demain matin pour nous mener au centre. Nous avons en effet rendez-vous à 8h30 pour une “croisière” sur l’Amazone qui devrait nous permettre de voir le fleuve en entier. Pour aller chez nous, il se perd un peu et la course nous revient à 70 reals, soit 18 euros, ce qui est 20 reals de plus que ce matin.

Dimanche 12

Lever à 6h30, le taxi nous prend devant chez nous à 7h15. Là, au bout de 3 minutes nous nous rendons compte qu’il n’a pas activé son meter. Nous l’arrêtons. Pourquoi ne l’a-t-il pas activé? Pour lui, il était entendu que nous paierions 70 reals. Pour nous non! Nous n’en avions jamais parlé. Il repart en direction de la maison, nous ne comprenons pas pourquoi. J’ai l’impression que c’est pour recommencer à 0 de là bas et non pas de la où nous étions. Mais une fois arrivé à la maison, il nous enjoint à descendre. Il faut donc faire une petite scène, en lui disant qu’il est malhonnête, etc. Finalement, il accepte de mettre son meter. Nous arrivons finalement à l’heure. Nous étions un peu bloqués avec ce taxi car l’organisateur de la “croisière” lui avait expliqué seulement à lui où était le point de rendez vous. Nous commençons la “croisière” dans les meilleures dispositions, frais et dispos. Chose étonnante: il y a une climatsation à l’intérieur du bateau! Bon de toute façon nous voilà partis à toute berzingue du port de Manaus. Nous croisons des supertankers! L’amazone est une vraie autoroute à bateaux. On comprend pourquoi aucune autoroute n’a été construite pour la relier aux autres villes brésiliennes. Pendant une bonne heure de navigation durant laquelle beaucoup dorment, je mitraille les supertankers. Avec l’appareil photo de Cécile et son zoom surpuissant j’ai l’impression d’être un agent secret en mission de reconnaissance... Le bateau Singapour, le bateau Taipei, le bateau sur lequel il est écrit en gros “Interdit de fumer” (qui doit transporter gaz ou pétrole..). Tout le monde se réveille, nous sommes à la renontre des eaux. C’est assez étonnant. Du fait de la différence de pH, de vitesse et un peu de magie, sur 1km les eaux ne se mélangent pas (ça se voit sur google maps, comme la muraille de chine et ma maison). Honnêtement, c’est pas mal, mais cela ressemble beaucoup à un yaourt bi-gout: chocolat et caramel. C’est plutôt la largeur du fleuve qui est impressionante! Une vraie mer d’eau douce, une richesse de l’Amazonie. On ne peut pas se baigner pour essayer de mélanger un peu les eaux, les courants sont violents. Nous repartons, direction le Solimoes. Nous passons par un village sur pilotis (la rivière fait office de rue principale). Comme à Venise, il y a une église (même plusieurs églises) flottantes, une école, et pas mal de maisons à vendre. Certaines prennent carrément l’eau. En fait, on dirait qu’elle ne sont pas sur pilotis mais plutot flottantes: des gros rondins de bois assurent leur flottaison. Par contre, je suis choqué de voir des climatisations aux fenêtres. Nous faisons une étape ensuite dans une sorte de ferme pour animaux abandonnés. Bizarrement il n’y a que 5 animaux: un boa que chacun met autour de son cou, deux paresseurs, un crocodile et des singes (ok 5 types d’animaux). Tout le monde fait une petite photo, et nous voilà repartis. Cette fois, c’est étape restaurant. C’est un buffet tout ce qu’il y a de plus correct. Il y a une boutique moche. Nous repartons. Nous sommes un peu déçus de la “croisière”, nous pensions que nous aurions soit 1) du temps pour nous baigner tranquille 2) que nous ne rentrierons pas trop tard, afin de pouvoir aller à la plage à Punta Negra. Malheureusement, ce n’est ni l’un ni l’autre: nous restons peu de temps à chaque endroit, et le temps pour aller de l’un à l’autre est... très long. Nous repartons donc en bateau (cette fois j’essaye de dormir). Nous arrivons au bout de 1h30 à un ponton rempli de gens. Il y a déjà 3 bateaux qui ont accosté. Apparemment, nous allons pouvoir voir les dauphins. Oups non, toucher les dauphins. Il faut imaginer un groupe de 40 personnes en gilet orange autour d’une personne. Cette personne agite dans l’eau un petit morceau de poisson. Le dauphin sort, gris gros, un peu abimé. Et là c’est la cohue, tous se jettent sur lui pour le toucher, alors qu’il souhaite juste déguster son poisson. Il repart sous l’eau, passant sous la forêt de jambes humaines. Nous décidons de ne pas mettre de gilet, et d’en profiter pour juste nous baigner. Nous sentons parfois les dauphins passer sous nos pieds, mais comme l’eau est très trouble, c’est plus inquiétant que “magique”. Une petite fille prend peur, se met à pleurer, hurler. Cela fait peur à tout le groupe, et d’une seul coup il ne reste que 5 personnes dans l’eau. Avec Anne Charlotte et Julien, nous nous approchons et je réussirai à toucher le dauphin. Moins surprenant que la peau de l’Anaconda, qui était très molle et froide! Dernière étape du Disneyland amazonien: la tribu indienne. En deux phrases: une danse traditionnelle avec des femmes seins nus. A la fin, c’est quand même drole, nous sommes conviés à danser, et c’est une très vieille femme qui me prend par le bras et c’est parti pour une ronde endiablée. Je retourne au bateau.

Nous sommes repartis pour 1h30 de bateau. Nous arrivons à 17h au centre ville. Punta Negra est vraiment loin (1h de voiture). Nous décidons de rester dans le centre ville. Il est désormais complêtement vide, on se croirait dans la série avec des zombies. On peut marcher au milieu de la rue principale à 6 voies. Nous avons un bon plan: à 19h, il y a un Ballet de la Compagnie de danse de la ville au Theatro Amazonas et c’est gratuit. En attendant, nous allons goûter/dîner dans le seul restaurant ouvert du centre ville.. Nous commençons à faire la queue à 18H30. Le ballet n’en est pas un. Mais c’est tout de même de la belle danse. Il y a un passage avec de la danse sur tissu, qui me fait penser à ma cousine Catherine! Le reste est tout en saut, et en chansons primesautières. Cela doit être rempli de danses traditionnelles que nous ne connaissons pas! A un moment, un gros poteau est installé, et des rubans de couleurs sont accrochés au sommet. Les danseurs tournent dans tous les sens, et en fait, ils sont en train de tresser les rubans! Une fois que toute la longueur est tressée, ils repartent en sens inverse et le détricotent entièrement. Une journée bien remplie. Nous rentrons fatigués à la maison.

Lundi 13

Dur dur de retourner bosser. Mais aujourd’hui trop bien! Nous repartons sur le terrain faire des interviews. Nous allons à Christo Rei avec Adriano, Alessandra, Chris le matin. C’est une des premières communauté qui a mis en place le nouveau systême de cours personnalisés. Le centre d’inclusion digitale est attenant à une église. Les églises sont influentes au Brésil, et certaines cherchent à aider leurs paroissiens, aussi c’est un bon partenaire pour Descarte Correto. Nous interviewons le professeur ainsi que la gestionnaire du centre. Puis nous commençons les interviews avec des élèves. Une volontaire ici est du Honduras et est très efficace! Elle se démène pour nous trouver des élèves. Nous déjeunons. Puis après le déjeuner nous partons dans le van promotionnel dont ils se servent pour faire la publicité des cours. “CURSO DE INFORMATICA!!! PROFESSIONALISANTE!!!” Nous parcourons les rues dans ce moyen de transport pour le moins bruyant. Mais au moins, cela fait se retourner les têtes sur notre chemin. Notre objectif n’est pas très clair: notre amie du honduras veut nous montrer les communautés rurales où peuvent se trouver des élèves de Christo Rei. Le problème étant que dans cette zone de Manaus, il manque de transport public (on se souvient de la discussion avec Nazaré et Janiel sur les discordances entre Etat et Région sur l’utilisation du budget). Il est vrai que d’un seul coup nous nous retrouvons en pleine rase campagne! Nous nous arrêtons quand nous croisons un collège-lycée.

Nous allons interviewer des élèves de 15-16 ans. Puis finalement, notre amie nous explique un autre des raisons pour venir par ici: il y a des petites rivières où l’on peut se baigner non loin de là. Malheureusement, nous sommes un peu à la bourre sur le programme d’entretiens, nous repartons de plus belle. Cécile, Julien, Alexandra et Anne Charlotte décident de sortir du centre pour aller interviewer des “Témoins/Groupe de Contrôle”. Il parait qu’il est possible qu’un ou deux étudiants passent par le centre, il est encore ouvert jusque 16h. En attendant, je décide de tester le logiciel de formation sur Adobe Photoshop ! C’est vraiment pas mal. Un seul défaut: la dame qui forme hurle en portugais dans mes oreilles et je n’arrive pas à régler le niveau sonore. Finalement, il y a bien une élève qui passe par là. C’est drôle dans le questionnaire nous leur demandons “Que veux tu faire comme métier?”. Elle rigole, rougit. Je lui dis qu’il n’y a pas de problème, elle peut faire ce qu’elle veut. Elle me dit “Mannequin”. Normalement, nous avons beaucoup d’ingénieurs ou médecins (garçon ou fille). Finalement, les autres rentrent. Il y avait un petit match de foot, ils ont réussi à faire un joli coup de filet entre les participants et le public.

Nous rentrons à la maison, bien fatigués.

Mardi 14

Ce matin, nous écrivons sur le mur des objectifs les nouveaux interviews réalisés hier: 85% de l’objectif ! Hourra! Il nous manque pas mal d’entreprises, donc nous passons la journée à appeler. Le pauvre Adriano est tombé malade. Il ne nous manque que des Utilisateurs, mais Alessandro et Carol se démènent pour nous trouver d’autres interviewés. Malgré que ce soit journée fériée en France, on se bouge pour appeler le plus possible. Je commence à regarder sur internet comment calculer l’impact environnemental de Descarte Correto. C’est assez compliqué, j’ai besoin de nombreuses informations.

Mercredi 15

Wouhou! Aujourd’hui Alexandra est passée à la télé. Son interview par Amazon Sat a été diffusée dans le cadre d’un reportage sur Descarte Correto. Je vais essayer de vous mettre le lien

Jeudi 16

Aujourd’hui nous continuons avec les appels. Il semble que nous ayons presque fini les interviews. Nous passons des coups de fils toute la matinée. Puis à 15h, nous partons pour la communauté où nous étions déjà allés avec Anne Charlotte et Alexandra: Arte Vida. Il nous manque principalement des Controles, nous n’avions pas réussi à interviewer des jeunes qui n’ont pas fait le cours la première fois que nous étions allés. Nous marchons dans la rue et sonnons au portes. Les gens sont en général partant pour nous répondre, mais ils restent méfiants. Bien souvent, ils restent derrière la grille de leur portail, et nous les interviewons à travers. Nous réussissons aussi à faire quelques interviews d’utilisateurs qu’il nous manquait. C’est une bonne journée de travail! Pour fêter cela, nous décidons d’aller à un karaoké.

Nous y allons d’abord avec Luccas. Il n’y a personne. Nous enchaînons les tubes: Call me pour Alexandra, Michelle, ou Clocks de Coldplay pour Anne Charlotte, Africa pour Julien, Hotel California pour Luccas, et Long Way Home de Supertramp pour Cécile. Très vite d’autres personnes nous rejoignent, Lauana et Anna Carolina puis finalement Adriano, Elina et leur bébé. Les filles s’essaient à Survivor. Lauana dit qu’elle est enrouée et que donc elle ne peut pas chanter. Mais pour chaque chanson que d’autres chantent, elle s’égosille! Malheureusement il y a beaucoup de monde qui est arrivé au karaoké donc on se retrouve à écouter des chansons brésiliennes. Finalement, ce n’est pas mal car on note celles qui nous plaisent. Nous reprenons une petite caipirinha. Moi je commence à fatiguer et me fais ramener par Adriano. Les autres ne resteront pas beaucoup plus longtemps, il se fait tard. Ils me raconteront que la note était salée: pour chaque chanson, il fallait payer 3 Reals( 60 centimes), et nous en avons chanté une bonne trentaine! Nous comprenons mieux pourquoi parfois les autres avaient des réticences à chanter non-stop! En attendant qu’ils rentrent, j’ai lu une BD que nous avons acheté à Manaus: Deux frères, l’histoire de deux frères jumaux à Manaus. C’est une adaptation d’un classique de la littérature brésilienne, mais le dessin est vraiment super. On s’endort donc un peu tard.

Vendredi 17

On a du mal à se réveiller. Mais il nous reste quelques interviews à faire, et ce sera enfin fini. Le soir, enfin à 16h, on retourne au bercail et on ne se couche pas trop tard car demain lever tôt. En effet, demain nous partons pour un week end en Amazonie! Nous avons passé beaucoup de temps aujourd’hui à préparer ce voyage, en appelant différents services et demandant une “liste” de ce que nous allions faire. Le rendez-vous est fixé à 9h du matin.

Samedi 18

Il est 9h, la sonnette retentit. Nous partons à 9h en kangoo amélioré 4x4 avec notre guide Pedro qui parle super bien anglais. C’est reposant de ne plus avoir à parler en portugais. Nous partons de Manaus, prenons la route principale, une autoroute qui conduit jusqu’à Caracas apparemment. Au bout de 2h de route, nous bifurquons sur la droite, roulons 1 minute et arrivons à une sorte de maisonnette, auprès de laquelle se trouve un grand auvent. Nous mangeons un encas sous l’auvent, du pain et des oeufs. Pedro nous fait visiter le “domaine”, son père est en train de nous préparer à manger. Il y a un terrain sur lequel nous allons camper, une tyrolienne, et tout autour de la maison, un lac d’où émergent quelques arbres morts ou non. Avant de déjeuner, il nous propose un trek dans la forêt voisinante. Nous traversons le lac en barque et débarquons directement dans la gadoue!

Nos chaussures sont maculées de boue. Il fait chaud, nous grimpons dans la forêt. Pedro a fait des études forestières et il nous décrit les plantes et les arbres qu’il connaît. Il ne cesse de prendre des photos avec sa caméra gopro. Il y a d’énormes arbres. Puis à certains endroits, un arbre s’effondre, créée une clairière et de nouveaux petits arbres se mettent à pousser. Nous marchons et suons à grosse goutte. Nous tombons parfois sur une ligne de fourmis qui changent de fourmilière.

Nous ne voyons pas d’animaux, juste des trous d’animaux, et beaucoup de papillons. En particulier un superbe papillon bleu. Il y a par contre une énorme variété de plantes. Nous passons parfois par dessus d’un petit ruisseau qui serpente au milieu de la forêt.

A un moment, Pedro s’arrête et se plonge dans l’eau, en mode baptême. Il nous propose d’y aller, on se plonge l’un après l’autre.

Nous tombons aussi sur de grosses termitières, et aussi des lianes, et on entend un oiseau qui hulule. Il s’appelle le “capitaine de la forêt”, et on l’entend dans toute la forêt. Nous peinons à revenir au camp de base, avec Cécile et Anne Charlotte qui commencent à être fatiguées. Heureusement, un Tambaki, joli poisson à la broche, nous attend, avec feijao (haricots) et riz. Le déjeuner est copieux et très bon, le père de Pedro qui cuisinait est un ancien restaurateur. Pedro nous installe des hamacs (rede) où nous pouvons faire une petite sieste digestive. Avec Cécile, nous nous réveillons au bout de 30minutes (avec réveil) et nous allons faire du Canoë. Je ne sais pas pourquoi, nous décidons de prendre la plus vieille embarcation, qui ressemble plus à un vieux bateau de pécheurs qu’à un canoë. Nous partons et c’est Cécile qui rame. Comme le lac a été créé par une retenue artificielle, il y a de nombreux arbres morts sous la surface. Comme le bateau est à fond plat, nous nous bloquons très facilement. Un vieux pécheur qui a justement dû abandonner son embarcation pour un canoë flambant neuf vient nous débloquer. Nous voulons quand même continuer d’avancer vers la source du lac. Je me poste désormais à l’avant, indiquant à Cécile où elle doit ramer pour slalomer. Elle s’en sort super bien mais nous nous retrouvons bien vite bloqués. Nous trouvons une nouvelle solution indépendante: je dois me poster tout à l’arrière du bateau et Cécile peut reculer, le fond du bateau étant moins amarré par le tronc. Nous continuons donc d’avancer, arrêtés toutes les 3 minutes par un nouveau tronc d’arbre. Nous arrivons à la source, et nous sommes vites rejoints par Alexandra et Julien qui ont pris un canoë (pas à fond plat), qui se bloque beaucoup moins. Ils nous font un petit coucou, se moquent de nous et repartent (après nous avoir aidé à nous débloquer...). Au retour, je propose à Cécile de ramer. Mauvaise idée. Je rame trop vite et je nous bloque plus profondément.. Je décide alors de me jeter à l’eau (il faut imaginer le lac assez trouble et avec tous ses arbres morts en travers). Je pousse le bateau qui est beaucoup plus léger. Nous voilà débloqués. Mais au fur et à mesure que j’avance, je me mets les jambes dans des algues, des choses indiscernables, puis la tête dans une grosse toile d’araignée. Cécile m’enjoint à retourner dans le bateau, je rigole et lui dit que je préfère rester au frais dans l’eau. Puis je touche encore des arbres, des algues. Et là, de peur, je réussis à rentrer dans le bateau d’un coup d’un seul. Nous revoilà partis et cette fois c’est Cécile qui va ramer, ce qui nous permet de moins nous bloquer. Au retour, nous croisons Anne Charlotte qui fait du Stand Up Paddle. Nous nous baignons tous ensemble. La nuit tombe très vite, après une douche nous jouons aux cartes dans une nuée de moucherons. Ensuite nous dinons, une soupe de poisson, encore très bonne. Une fois qu’il fait très noir, nous descendons près du lac. Nous allons chercher des crocodiles (jacaré). Ils sont deux à descendre avec nous, Pedro et son ami, Roney. Nous pensions être chacun avec un des guides, Cécile et moi avec Pedro et Anne Charlotte et Julien avec Roney. Anne Charlotte et Julien vont sur un des canoë qui a trois places assises. Cécile et moi allons dans un autre. En fait, il n’y a qu’une seule place assise. Je la laisse pour Cécile, m’assoit sur le fond du bateau, et donc me mouille les fesses. Et là, Pedro pousse notre barque et nous voilà partis tout seuls. Pedro va prendre une barque tout seul, la barque à fond plat que nous avions pris cet après midi. Pedro a une lampe, Roney aussi et nous non! Heureusement, c’est encore Cécile qui manoeuvre notre canoë. Roney et Pedro font un jeu de lumières. Ils éclairent les bords du lac à la recherche d’yeux de crocodiles. Nous avançons à l’aveuglette, la lune et les étoiles se reflètent à la surface sans ride du lac. On voit seulement émerger des tronc secs et décharnés. La forêt alentour bruisse, elle est vivante. On a l’impression d’entendre toute sorte d’animaux: singes, oiseaux, jaguars... C’est magnifique, les étoiles sont incroyables, on voit bien l’ensemble de la forêt. On se croirait dans un tableau du Douanier Rousseau, sombre et luxuriant. Nous ne verrons aucun crocodile (ni même aucun oeil...), nous en viendrons à nous demander s’il y en avait dans ce lac. Mais avec leurs lampes torches ils nous ont fait un spectacle lumineux.

Nous retournons au camp de base. Ils ont aussi préparé un grand feu. Ils l’allument et je m’y sèche mes fesses. Il fait vite trop chaud, je m’en éloigne un peu. Nous allons avec Cécile nous installer dans une tente. Et nous dormons super bien, malgré l’absence de matelas. Quelques moustiques vont chatouiller Cécile.

Dimanche 19

Nous nous levons assez tôt, à 7h, déjeunons, et c’est parti en voiture. Nous allons dans le parc naturel “Presidente Figueras”. Nous attendions un autre groupe qui va aller faire du canoë pendant 4 jours. Nous voilà partis en voiture. Au bout d’une heure et demie, nous nous arrêtons dans une sorte d’hôtel abandonné, qui fait désormais bar/restaurant. La voiture de derrière a disparu, il faut les attendre.. Puis finalement, aller les chercher. On fait une partie de billard avec Julien, on a le temps d’en faire plusieurs... C’est Anne Charlotte maintenant qui lit Beauté Fatale. Cécile est dans le même état qu’en Bolivie, captivée par son livre “Rouge Brésil” de Jean Christophe Rufin. Nous attendons une heure, commençons un tarot. Puis il arrive, nous ne comprenons pas pourquoi, mais il nous crie “Ice” ou “Gas”. Nous spéculons sur la signification de ce cri. Mais au bout d’un quart d’heure, le voilà qui revient avec une glace chacun. Ce n’était pas très intelligent, nous aurions préféré partir directement. Nous voilà repartis, nous roulons encore une bonne heure. Il est déjà midi. La voiture s’engage dans un chemin boueux jusqu’à ce que la voiture ne puisse plus avancer. Nous nous enfonçons ensuite à pied dans la forêt. C’est une très belle forêt.

Nous marchons en tête avec Roney et d’un seul coup nous tombons sur un groupe d’oiseaux sur le chemin. Cette troupe d’une dizaine d’oiseaux s’en va en courant. La forêt est humide, nous marchons dans la boue, nous enfonçant jusqu’à la cheville. Encore des colonies de fourmi. Nous commençons à suivre un ruisseau, et de gros rochers commençent à apparaître. Nous arrivons enfin au bord d’un précipice. Il y a un ruisseau qui se déverse dans le précipice, mais il est difficile d’avoir une vue d’ensemble sur la cascade. Elle s’appelle le So de Ipy. C’est une des plus hautes cascades du parc. Pendant que Pedro et Roney installent le matériel, nous commençons à nous inquiéter. Il se met à beaucoup pleuvoir. Mais il ne fait pas froid. Finalement, ce sera moi qui partirai le premier en rappel. Je n’ai jamais fait de rappel avant. Roney descend tout seul en bas. Pedro me harnache, il m’explique bien comment m’assurer, mais ne me préviens pas 1) de la forme de la cascade 2) que je suis assuré.

Je suis assez inquiet, crispé. Bon je me dis que ça doit pas être si dangereux que cela, je me lance dans la cascade et l’eau me tombe sur la tête!! Je n’arrive pas à toucher des pieds le rebord, en fait la paroi de la cascade est vraiment beaucoup à l’intérieur. Puis finalement je me rends compte que Roney m’attend en bas. Je me détends un peu, je sens que mes bras étaient noués. Les autres descendent les uns après les autres. Il commence à faire froid en bas de la cascade. Il continue de pleuvoir. Nous repartons à pied, il est 16h, mais avec la couverture végétale il fait quasiment nuit dans la forêt. Nous rentrons tous dans la voiture, il est 17h, objectif aller déjeuner(!). Il démarre, et la voiture patine. Il a plu, la boue ne laisse pas avancer la voiture. Nous sortons tous et commençons à pousser. La voiture avance, nous continuons de pousser. Nous courrons derrière et pouvons finalement remonter. Au bout de 100m la voiture s’embourbe à nouveau. Nous ressortons pour pousser encore. Julien s’étale dans la boue... Nous partons vers le Nord (pas le sens de Manaus en tout cas). Nous nous arrêtons au bord d’un lac artificiel (formé par un barrage qui a été très controversé environnementalement). Nous dînons, cette fois la nourriture n’est pas inoubliable. On revient en voiture tard, très tard. Il fait nuit et il pleut à verse donc Roney ne roule pas très vite. Nous arrivons chez nous à 22H30, nous sommes épuisés et nous endormons directement.

Lundi 20

Après le réconfort, l’effort. Cela commence à être l’angoisse pour le rapport. Nous bossons de 9h30 à 22h. Après une rapide répartition des parties, nous commençons tous à travailler d’arrache pied. Le résultat est là. Nous avons bien avancé, il nous reste quand même de quoi faire pour demain.

Mardi 21

Nous travaillons encore énormément. Le soir, nous décidons de faire une petite revue de slide de 21h à 23h. A la fin, nous sommes fatigués et commençons à tout laisser passer “Ca dépasse ici... Bon non ça va”. Nous allons nous coucher, décidant d’en laisser un peu pour demain.

Mercredi 22

Après la revue de slides, qui a lieu jusqu’au matin, il faut modifier ses parties. Au final, à la fin de la journée, la partie sociale est presque totalement terminée. Nous avançons beaucoup plus vite à 5! Maintenant, il faut faire traduire ces différentes parties. Les traducteurs arriveront demain.

Le soir, je me permets d’aller à la piscine avec Luccas pour décompresser un peu! Au Brésil, les piscines publiques n’existent pas (ou en tout cas, pas à Manaus..). Il faut faire partie d’un club et payer une adhésion de 30 euros par mois pour pouvoir nager. Cela ne me dit pas trop, sachant que je n’irai désormais pas plus de 4 ou 5 fois. Mais Luccas réussit à négocier, dès que nous nous en irons, il part un mois aux Etats Unis pour perfectionner son anglais. Du coup, il a le droit d’inviter une personne: moi! C’est très agréable de nager en plein air. Il fait chaud, mais l’eau de la piscine est rafraîchissante. A coté de la piscine, un terrain de volley est occupé par les pratiquants d’un sport étonnant: le foot-volley. Les participants jouent au volley avec leurs pieds, leur tête ou leur torse (comme au football). Cela a l’air si difficile.

Jeudi 23

Nous travaillons encore toute la journée, entre traduction et avancées sur la partie stratégie. Mais ce soir Anne Charlotte nous fait découvrir une série incroyable: Black Mirror. Cette série parle des dangers d’internet. Je vous conseille de regarder le meilleur épisode selon moi (ils sont tous indépendants): Saison 3 épisode 1! C’est d’ailleurs celui que nous regardons ce soir là.

Vendredi 24

Nous travaillons encore toute la journée, avec Luccas et Adriano qui traduisent pour nous toute l’après midi. Adriano décide de nous emmener au Frankfurt, un bar en plein air où nous pouvons boire de bonnes bières allemandes. Nous rencontrons ses collègues professeurs de langue. Un Brésilien qui parle un grand nombre de langues, et un allemand qui est venu au Brésil pour suivre l’amour de sa vie. La soirée est très sympathique.

Samedi 25

Le réveil est un peu difficile, mais il faut se mettre à travailler. Après avoir fait des courses et préparé à manger, nous déjeunons tous ensemble. Tout le monde se met à travailler, et donc je m’y mets moi même 4 heures de suite. L’objectif est pour moi, après avoir réfléchi de commencer la partie stratégie. Je m’en sors pas mal, et je finis mes 4 transparents.Après cette plage de travail, nous nous autorisons deux petits épisodes de Black Mirror tout en dînant. Nous passons une bonne soirée à dîner devant l’ordinateur.

Dimanche 26

Après avoir travaillé le samedi, nous nous autorisons une sortie le dimanche. Et quelle sortie! La famille Dinelli est à notre porte. Nous partons dans le même sens que le Parc General Figueras. Mais cette fois nous nous arrêtons plus tôt sur le bord de la route. Nous allons passer à la journée à la campagne, au “Sitio” des parents de Luccas! Le “sitio” est une sorte de maison de campagne. Il y a un terrain de beach volley, une piscine, un immense barbecue, une table de billard, une table de ping pong, des chiens et en particulier un chiot tout petit. Nous commençons par cuisiner un peu, moi et Luccas. Je prépare simplement un taboulé vert (seulement avec du persil). Je finis la recette en pressant des citrons verts. Puis, je mets la salade au frigo. De toute façon, il y a énormément de nourriture: barbecue de viande et de fromage, riz, feijao, farina, pastèque et donc mon taboulé qui est assez apprécié! Nous nous relayons, entre la piscine, le petit chiot, et des parties endiablées de beach volley. Le soleil tape super fort, j’ai peur de prendre un coup de soleil donc je me tartine de crème. Ils ont aussi une slackline, grâce à l’entraînement que Martin m’a fourni! Nous profitons bien de ce moment avec la famille Dinelli, de Luccas et de sa famille qui est très sympathique. Il y a aussi Adriano, Elina, leur bébé et ses amis. Nous passons une super journée. Le soir je suis un peu rouge sur le visage et les épaules, rien de grave.

Lundi 27

Nous nous remettons au boulot. Dans mon cas, j’ai fini ma partie donc j’aide ponctuellement Alexandra (je crois). J’ai bien mis de la biafine sur mon dos, mais désormais mes mains m’inquiêtent: j’ai deux énormes marques rouges qui sont apparues. On dirait un coup de soleil, mais c’est très démarqué, il y a des traînées de rouge sur mes mains et c’est assez douloureux. Le soir, je suis un peu k.o., entre le boulot et les coups de soleil. Les autres jours jouent un tarot endiablé (ou même un whist) et moi je vais me coucher.

Mardi 28

Je me réveille avec des cloques. Cela doit bien être un coup de soleil. Nous demandons confirmation à Carol qui nous fait part d’un phénomêne dont tous les Brésiliens sont au courant: Le jus de citron sur la peau exposé au soleil cause de grosses brûlures. Et effectivement, chaque personne qui me demande ce que j’ai sur les mains ira de sa petite histoire et me racontera que lui-même/sa mère/son oncle se sont brûlés le visage/ les mains/ le bras par cette combinaison terrible. Toutefois, ils sont souvent saisis par l’ampleur des dégats. Il faut dire que le fait que je les aie tartinés de biafine non stop n’arrange pas l’allure de mes mains: un couche blanche, dessous c’est rouge et beaucoup de cloques. Je continue de travailler, mais suis un peu obnubilé par le fait que cela me gratte.

Mercredi 29

Sur un conseil de ma Môôôman (qui est en Norvège en ce moment là avec mon père et mon frère), je demande à voir un médecin. C’est parti pour le tour des hôpitaux de Manaus. Le dermatologiste du premier n’est pas en service, nous nous rendons donc dans un second hôpital. Dans le premier, ma cloque se perce, “je perds les eaux”. Dans le deuxième, les couloirs sont remplis de lits d’hôpital occupés. Les gens ont l’air fatigués, perfusés. L’état de l’hopital n’est pas terrible. Lorsque vous êtes accueillis par une première infirmière, celle-ci classifie d’une couleur votre problème: rouge, vous êtes en danger immédiat de mort, jaune, votre cas peut s’aggraver, vert, cela ne peut pas s’aggraver mais c’est pas terrible, bleu, vous allez attendre un bon moment.

Je comprends alors pourquoi Adriano nous avait dit que les hôpitaux publics étaient bons, mais qu’il vallait mieux être un étranger et surtout crier que l’on a mal !

Je simule donc un peu, je suis donc vert! Je suis donc pris en charge très rapidement par une dermatologue. Elle me prescrit une crème et une pillule à prendre tous les matins. Elle m’apprend que la trace va rester pour au moins 4 mois. Il est l’heure de repartir et aller déjeuner chez les Dinelli. Je déjeune, rassuré d’avoir vu un médecin.

Cet après midi, c’est la présentation, devant un public! Il y a même la télévision locale (encore Amazon Sat). Ils demandent à interviewer quelqu’un. Je propose Cécile, car elle a réalisé une synthèse de la présentation et elle pourra bien présenter nos résultats. Elle refuse, j’y vais donc... Elle me parle en Brésilien, je me retrouve à lui répondre dans un Portugais approximatif. Je lui parle de la mission, des résultats.. Puis d’un seul coup elle me demande, “Quel souvenir aurez-vous du Brésil”. Je ne peux pas m’empêcher de lui montrer ma main. Et de complêter “La chaleur des Manauras, nous nous sommes faits de très bons amis ici”. Luccas, Adriano et Chris présentent les slides. Ils se débrouillent comme des chefs! Nous sommes très contents de leur travail, à la fois de traduction, et de présentation.

Ce soir nous faisons une soirée pour remercier tout le monde, en particulier les traducteurs bénévoles. Malheureusement, nous habitons trop loin et c’est un soir de semaine. La famille Dinelli vient nous voir tôt, et ils partiront aussi tôt, avec Alessandra. Cécile doit prendre son avion. C’est difficile et bizarre: c’est bien la fin de notre voyage (2 mois pour Julien, 9 pour moi et 1 an pour les filles!). Séquence émotion. Nous continuons la soirée, entre Brahma (bière locale), Caipirinha et Pop Corn. La soirée se termine à 2h du soir, nous allons nous coucher, il va falloir nettoyer demain.

Vendredi soir 23h

Ce matin, Alessandra (fille adoptive d’Alessandro, pas d'inquiétudes elle portait déjà ce nom) vient nous chercher pour aller faire une dernière visite du centre de Manaus. Nous allons d’abord dans un shopping mall. En effet, Anne Charlotte veut acheter des Havaïnas pour sa famille et d’autres cadeaux. J’en profite pour m’acheter des sortes de mitaines. Nous les trouvons dans un magasin de musculation... Je vais avoir l’air fin. En même temps, je préfère accelérer le processus de cicatrisation. Nous allons déjeuner dans le centre avec Alessandra et des amis à elle. Nous en profitons pour acheter des cartes postales et des timbres. Nous buvons un dernier coup (de l’eau pour moi). Adriano nous rejoint et c’est bientôt le moment du départ pour Brasilia pour moi. Avant de partir, nous allons manger une dernière fois au restau avec Adriano, Elina et Clarisse. Nous mangeons une très bonne pizza recouverte d’un fruit brésilien qui a le goût du poulet!


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