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Delhi-Paris-Sao Paulo du 29 avril au 20 mai


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Mercredi 29 avril:

A notre arrivée à l’aéroport, alors que nous essayons d’acheter une carte sim, nous recontrons un couple super sympa. Ce sont une allemande et un américain qui ont fait plus ou moins le tour du monde. Cela fait maintenant 2 ans qu’il voyagent. Cela me paraît un peu beaucoup. Mais ils ont des histoires très drôles à nous raconter. Nous prenons leur contact, ils sont partants pour déjeuner avec nous demain midi, et aller voir Agra (où se trouve le Taj Mahal) avec Cécile. Après avoir pris le métro avec eux, nous nous séparons. Nous avons réservé dans un hotel pas trop cher et eux en ont trouvé un autre, où il y aurait la wifi. Ils prennent donc un rickshaw et nous un autre. D’ailleurs les rickshaws étaient étranges: il ne négociaient pas, nous expliquaient que nous pouvions y aller à pied. Finalement, nous payons le prix fort pour nous rendre à notre auberge, la Sunny Guest House. Pas très ensoleillée mais pas mal placée. Je vais avancer un peu dans le temps pour raconter ce qui leur est arrivé. Ils ne nous donnent pas de nouvelle le lendemain midi, nous allons donc déjeuner tous les deux avec Cécile. Puis, ils commencent à envoyer des nouvelles à Cécile. Ils ne sont plus à Delhi, mais à Jaïpur, ville qui est à 9h de train de Delhi (je crois). Hier soir, leur rickshaw les a emmenés devant leur hôtel, où un portier leur a dit que l’hôtel était plein. Ils ont appelé, ou plutôt le rickshaw a appelé une douzaine d’autres hôtels qui étaient tous complets. Le rickshaw leur explique alors que c’est journée d’élections demain, et qu’ils n’auront de place nulle part. (Il faut s’imaginer qu’il est 10h du soir, et qu’ils sont fatigués d’avoir fait 4 ou 5 heures d’avion). Le rickshaw les emmène alors dans un office du tourisme indien. L’office du tourisme leur propose l’arrangement suivant: pour 200 dollars, ils peuvent arranger un taxi pour Jaïpur, où il y a de la place dans les hôtels. Ils sont fatigués, acceptent, et c’est parti pour 8 heures de taxi. Nous qui sommes à Delhi, savons qu’il n’y a pas eu d’élections. Ils se sont fait arnaquer en beauté, avec un faux portier, des faux appels, une fausse agence de tourisme, mais un vrai taxi pour Jaïpur. Après des recherches sur internet, ils se sont rendus compte que c’est une arnaque courante, une véritable mafia de rickshaw... Avec Cécile nous sommes un peu secoués, nous nous demandons alors si nous serions tombés dans le même piège. Peut être...

Jeudi 30 avril:

Je passe un coup de fil, c’est le premier interview pour la mission, cela se passe plutôt bien, c’est un professeur d’université qui m’explique les lois du travail en Inde. Nous déjeunons ensemble, je continue de contacter des gens. Je réussis à avoir une interview la semaine prochaine avec NITI Aayog. Je crois qu’il s’agit d’un think tank, je me renseignerai plus tard. Cécile se rend au Qutb Minar, que j’ai déjà vu. De mon côté j’essaie d’aller à la librairie de l’Organisation Internationale du travail, en bus. Mais celle-ci est fermée, ils sont en train de numériser tous leurs livres. Le soir nous sommes un peu claqués ! C’est l’heure de mon call avec la Bolivie. Martin m’explique la situation, puis nous sommes d’un seul coup 4 au téléphone: Paola, la gérante bolivienne et David, le big boss américain. Ils sont super motivants et je me décide presque à partir!

Vendredi 1er mai:

Aujourd’hui, je travaille encore, dans ce que je crois être la dernière ligne droite avant le week end. Mais en fait, les gens ne travaillent pas... C’est férié mais j’avance tout de même pas mal. J’avais contacté beaucoup de monde alors que j’étais au Népal, il s’agit maintenant de les recontacter en disant que je suis à Delhi pour deux semaines pour les voir. Je suis un peu stressé, j’ai envoyé des dizaines de mails, et le taux de réponse n’est pas terrible. Je commence à appeler directement des organismes, et cela marche parfois mieux. Puis je me mets à fond dans linked in pour contacter des DRH indiens.

Avec Cécile, nous décidons le soir de nous faire un bon restaurant. Nous choisissons grâce au site Zomato, une sorte de TripAdvisor, mais plus utilisé par les indiens. Cela s’appelle Punjabi By Nature et nous avons droit à un immense thali à partager. Et des petits légumes, boulettes et pain cuits dans un tandoor, un four.

Une photo d'un bout de Connaught Place: l'immense immeuble du LIC

Samedi 2 mai:

C’est le dernier jour en Inde de Cécile. Après d’âpres négociations, nous tombons d’accord: nous bossons seulement 3h. Après avoir skypé mes parents, il est décidé que je rentrerai en France avant de repartir en Bolivie. En début d’après midi, il est donc temps de partir pour Hauz Khaz, endroit réputé pour ses bars, boutiques et cafés branchés. Après avoir pris le métro, d’un coup de rickshaw nous arrivons à l’entrée de “Hauz Khaz Village”. En fait, il s’agit de 2-3 rues qui sont remplies de petites boutiques stylées. Cela nous fait penser à Thamel, notre ghetto pour touriste, mais ici, les boutiques font plus penser au Marais (Paris). Comme je vais rentrer en France sous peu, je suis pris d’une frénésie d’achats. Finalement je ne trouve pas grand chose à acheter, mais Cécile si. Il y a des boutiques où les objets sont beaux, des boutiques où le concept est intéressant (matériaux recyclés). Et il y a une boutique où l’on reste longtemps car tout est super et c’est produit par des femmes défavorisées. Cela s’appelle Loon Moon (?), c’est une initiative de SEWA.

Au milieu du shopping, nous faisons une petite pause dans le joli parc de Hauz Khaz réservoir. Les indiens stylés sont nombreux à faire comme nous.

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En fait, je me souviens d’un seul coup que nous sommes venus dans ce coin avec Mathieu quand nous étions venus à Delhi. Je retrouve le restaurant où nous avions mangé, d’Inde du Sud qui était très bon.

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Une fois sortis, nous sommes repus. Nous décidons quand même d’aller voir le bar Out Of the Box, le mieux noté sur Zomato. La vue sur le parc est sublime, mais nous ne faisons pas long feu. Nous reprenons le métro direction Connaught Place.

Ce soir, Cécile a son avion à 4h du matin. Elle doit partir à 1H30 de l’hôtel. Nous faisons une petite sieste. J’aurai du mal à dormir ensuite... Je n’ai pas dormi tout seul depuis longtemps !

Dimanche 3 mai

Je m’autorise donc une grasse mat. Puis je change de chambre, pour en prendre une plus petite avec toilettes partagées. Enfin en début d’après-midi, retour au boulot. Je contacte une centaine de DRH par LinkedIn. Après avoir bossé 4 bonnes heures, je me décide à effectuer plusieurs expéditions: trouver un coiffeur potable à Delhi. J’en trouve un à l’autre bout du cercle de Connaught Place. Seconde mission, m’acheter une nouvelle carte sim. La mienne date de Kochi, et je paye du coup des connexions surtaxées pour appeler les mobiles de Delhi ou de Mumbai. Je change d’opérateur, maintenant je suis Vodafone. Il fait très chaud, je rentre à l’hôtel épuisé d’une ballade de 1 heure seulement. J’ai eu beaucoup de mal à trouver du wifi aujourd’hui... Mon starbucks habituel n’en avait pas. Je me suis donc rendu au Starbucks central. Ce n’était pas la meilleure idée du monde. Imaginez le Starbucks des champs elysées un dimanche après midi. Un de mes voisins de table qui était là avant moi, et travaillait s’est même fait déloger par le responsable du Starbucks. Depuis quelque temps, mon chargeur ne marche pas très bien. J’essaye de l’arranger... Et là il se casse en deux. Je n’ai plus de batterie sur mon ordinateur. Ce soir, je me pose donc tranquillement dans mon lit pour lire un livre.

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Lundi 4 mai

Ce matin, je me rends donc à un simili Apple Store pour acheter un nouveau cable. Puis s’ensuit des échanges de mails forcenés pour réussir à obtenir des interviews.

Mardi 5 mai

Mes efforts ont commencé à porter leurs fruits: le matin, j’appelle avec mon nouveau numéro un docteur qui est secrétaire d’un syndicat de 6000 adhérents dans un hôpital du Rajasthan. C’est Oumaïma, une amie de Cécile qui travaille à Jaïpur qui m’a donné son contact. Il est très sympathique et motivé pour travailler avec nous. Cela fait plaisir à entendre.

Je dois ensuite travailler l’après midi pour préparer mon deuxième interview de la journée. C’est une entreprise de services RH: KarmaMgmt qui me propose de les rencontrer. C’est l’horreur leurs bureaux sont à 1h30 de métro de chez moi. La ville n’est même pas Delhi, cela s’appelle Gurgaon. C’est un des centres d’affaires de la région de New Delhi. Nous avons rendez-vous à 17h, je pars donc à 15h30... Et en fait, le métro traîne, je vais être en retard. Je suis en contact avec Manmeet, le représentant de l’entreprise. Il me propose une solution. Je sors au terminus, ne fais pas mon changement et il viendra me chercher. En réalité quand je sors, il m’appelle “Il faut marcher jusqu’à ce temple, et là vous verrez mon collègue sur une moto argentée Bajaj”; Je commence à stresser, en me disant que je vais chez des gens que je ne connais pas. Bon je monte sur la moto, et il roule pendant une vingtaine de minutes dans Gurgaon. Nous arrivons devant une maison. L’intérieur est vide. La tension monte un peu. Mais en fait, d’une chambre/bureau, sort un grand Sikh avec un grand sourire. C’est Manmeet. L’interview commence, il ouvre une bouteille de coca de 2 litres et un paquet de chips, me propose de manger et boire. Voilà quelqu’un qui sait recevoir. C’est très intéressant. Il est 18h30, l’employé à la moto me ramène à la station de métro. En me disant que je peux travailler de partout, je me pose dans un food parlour. Bien mal me prend, un chanteur s’égosille dans des amplis. Il chante des hits bollywoodiens et me donne au bout d’un certain temps un sacré mal de crâne. Vers 20h30, je me rappelle que rentrer va me prendre 1h30, je pars. Moi qui pensais avoir réussi à éviter la foule des travailleurs de Delhi. En fait, il y a quand même foule..

Mercredi 6 mai

Je travaille le matin, à reprendre mes interviews, et préparer les suivants. Le prochain a lieu non loin du bureau de l’Organisation Internationale du Travail. Ce n’est pas compliqué. Il s’agit d’un think tank indien, qui a l’air d’être en faveur de la libéralisation de toute l’économie indienne. L’interview est quand même intéressant , puisque mon interlocuteur est un spécialiste des questions du travail, et de la régulation du travail.

Il est prévu que je rencontre l’OIT dans 2 jours, mais ils m’ont promis des contacts directs avec des syndicats et des ministères. Je me rends donc à leur bureau spontanément. Je suis très bien accueilli, et le chargé de programme me fournit une liste de contacts. Dès mon retour à l’hôtel, j’appelle chacun des numéros qu’il m’a donné. Je fais presque tout le temps chou blanc, sauf pour 3 contacts ! Demain pour rencontrer le chef de la commission du travail en Inde, puis le lendemain avec la secrétaire de l’équivalent de la CGT en Inde.

Jeudi 7 mai

Du coup, je suis assez stressé, car à midi j’ai rendez-vous avec un des 3 membres permanents de NITI Aayog. C’est le nouveau nom de la Planification Etatique. Désormais, ils ont décidé que cet organisme de planification aurait plus la forme d’un think tank. Ils sont situés dans le quartier des ministères et du parlement. C’est un immense batiment. J’ai l’impression d’avoir obtenu cet interview sur un malentendu, en discutant avec un des 3 secrétaires de la personne que je vais rencontrer. Après avoir passé la haute sécurité, au 3ème étage j’attends dans le bureau des 3 secrétaires. A midi pile, je suis envoyé dans le bureau de Bibek Debroy. Le bâtiment est relativement vieux, banal. Mais son bureau est totalement différent: tout est recouvert de bois sombre. Il n’a pas mis en marche la climatisation. Des ventilateurs en bois au plafond remuent l’air chaud. Le bureau fait la taille du rez de chaussée de ma maison à Montpellier. Il y a un petit coin salon, puis un immense bureau. Et au mur, on voit Bibek Debroy qui serre la main à Barack Obama. Je me sens un peu bête en baskets. Finalement, l’interview est assez rapide, pas plus de 40 minutes, mais très intéressant. Je sors épuisé, j’ai essayé de poser des questions intelligentes. Je sors du bâtiment, j’ai un rendez-vous dans 3H30 non loin de là avec le chef de la commission du travail en inde, P.P. Mitra. Je demande à un garde où je peux me restaurer. Il me dit que je peux aller à la cafétéria de la Planification Etatique. Au choix: Riz, Dhal ou Curry de Légumes. Je tombe sur un indien qui parle un français parfait ! Je n’arrive pas à y croire, il a seulement fait des cours à l’Alliance Française. Et il apprend désormais l’espagnol. Il m’explique que le nouveau nom et la nouvelle organisation de NITI Aayog date du mois de janvier seulement et qu’en fait pour la majorité des gens qui travaillent ici, rien n’a changé. Le plat est bien sûr beaucoup trop épicé. Je décide de me rendre en avance à mon rendez vous au ministère du travail.

Sur le chemin, je tombe devant le Lok Sabha, le parlement indien.

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Encore une fois, le même cirque de sécurité, de confirmation, de badge. Mon interlocuteur a encore 3 secrétaires. Finalement, un de ses rendez-vous de l’après-midi a été annulé, il veut bien me recevoir plus tôt que prévu. Il est donc 14h quand je rentre dans un autre bureau immense. Il est décoré avec un peu moins de goût cette fois, plus clinquant et la climatisation est à fond. Mais PP Mitra est plus sympathique, il prend bien le temps de m’expliquer. Il s’intéresse même au projet de Planète d’Entrepreneurs. Il me demande mon adresse mail (!?). Je rentre à l’hôtel, content d’avoir réussi à faire autant d’interviews mais fourbu d’avoir dû parler en bon anglais et ne rien dire de stupide.

Le soir, je bois un verre avec Juliette, une amie de Mathieu (un autre Mathieu, celui de Bombay)

Vendredi 8 mai.

Encore une fois la dernière ligne droite pour réussir à obtenir un rendez-vous avec un DRH. Enfin j’en obtiens un pour la semaine prochaine ! Yes.

Cet après-midi, je me rends à l’AITUC, un des 5 plus gros syndicats indiens. C’est le syndicat qui est proche du Parti Communiste Indien. C’est de l’autre côté de Connaught Place. Sur une rue très large, on voit ce bâtiment en béton sur lequel est écrit le nom du syndicat. Je rentre à l’intérieur, et ici moins de magnificience. Les bureaux datent des années 70, et tout le monde (on dirait honnêtement qu’il y a seulement 20 personnes qui travaillent dans ce syndicat) travaille dans un open space. La secrétaire générale est très sympathique. Elle me rentre un peu dedans quand je lui décris les interviews que j’ai effectué avant elle. Elle critique le gouvernement BJP (parti hindou), qui est en train de détricoter les acquis sociaux indiens (pas énormes déjà comparé à la France). Elle me raconte les pires histoires des travailleurs indiens. Par exemple, ces femmes qui font à manger pour les enfants des écoles publiques indiennes qui touchent seulement 1000 Roupies par mois (taux de change 1 euro = 72 Roupies, je vous laisse faire le calcul), ce qui est bien inférieur au salaire minimum indien. Or c’est l’Etat qui les emploie. Puis, un employé arrive, et il nous sert du thé, la secrétaire générale ouvre un paquet de gateau et là je me dis que les indiens savent recevoir, encore une fois. Amarjeet Kaur, la secrétaire à qui je parle, à l’air d’être de tous les combats, pour les travailleurs, mais aussi pour les travailleuses indiennes. Elle me demande où je dois aller ensuite. A l’Organisation Internationale du Travail. Elle doit elle même partir, elle me propose de me déposer pour m’avancer ! Imaginez Bernard Thibault (ou Thierry Lepaon) qui vous propose un ride.

Nous faisons même une petite séance photo !

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J’arrive du coup plus tôt que prévu au siège de l’OIT. Pas de problème, nous faisons une petite réunion. Pour moi, c’est l’occasion de cloturer les avis de “spécialistes” du travail, il me faut maintenant parler à des personnes qui “font” le travail: DRH et employés.

Samedi 9 mai

Pas d’interviews aujourd’hui, je commence à préparer ma présentation Powerpoint qui fera office de rapport. Je commence par le contexte légal et son application dans le monde du travail. Je partage mon temps entre le Starbucks, où j’achète un muffin, puis reste pendant 4 heures pour utiliser leur wifi et l’hôtel, il fait presque frais dans le hall d’entrée.

Dimanche 10 mai

Je me décide à aller dans un nouveau restaurant branché. IL a ouvert il ya un mois, il est vide, et leur wifi est surpuissant. Voilà pour les côtés positifs. Mais là où Starbucks met de la musique à la limite entre de la soupe et de l’électro, ce restaurant ne met que des chansons de variété française en boucle. Après avoir travaillé une après midi à cet endroit, je connais pas coeur la chanson “Moi, je construis des marionettes, avec de la ficelle et du papier”...

Lundi 11 mai

Aujourd’hui un dernier entretien avec un syndicat, rendez vous avec PJ Raju, de l’INTEC, le syndicat qui est rattaché au parti du Congrès (le parti de Gandhi). Il revendique cet héritage d’ailleurs, dans une salle un peu délabrée. Ils essayent de trouver des accords avec les employeurs. Toutefois, il est assez remonté contre le projet de loi du BJP et me fait savoir que l’INTUC va appeler à la grève. Je continue à préparer mes slides le reste du temps.

Mardi 12 mai:

C’est l’avant dernier jour. J’appelle le DRH d’alstom en Inde, qui est très sympathique. Malheureusement, il a l’air de ne pas avoir besoin de nos services. Je travaille à nouveau dans le restaurant variété française. Je commence à m’y faire “La bohèèèème ça voulait dire, tu es jolie”. Je finis un peu en avance, j’ai envie d’aller dans les boutiques étatiques qui ne sont pas loin de Connaught Place. Chaque état de l’Inde a sa boutique où sont vendus des produits typiques de l’Etat. Au départ, je suis un peu découragé. Les Etats vendent un peu tous la même chose, des bibelots un peu vieillots. Mais certaines boutiques sont plus marrantes. J’achète un oiseau en bois pour le jardin, un porte lunette et une balançoire de jardin énorme (tout ceci pour pas cher !).

Mercredi 13 mai: Dernier interview de la mission avec le DRH d’Airbus en Inde. Il est plus expéditif, mais me donne quand même des informations intéressantes. Je décide de mettre les bouchées doubles sur la présentation pour pouvoir être tranquille une fois rentré en France. Un dernier petit tour sur Connaught Place, puis je mange aujourd’hui dans mes restaurants préférés: Punjabi by Nature et Saravana Bhavan (Inde du Sud).

Jeudi 14 mai:

C’est le matin du départ. Je ne veux pas aller à l’aéroport en taxi, je demande à l’hôtel quel est l’endroit le plus proche pour prendre le métro. Il m’indique une gare bizarre, mais je lui fais confiance et je peux m’y rendre à pieds. Il n’est que 10h, mais avec mon gros sac à dos de 15kg, faire les 900 mètres qui me séparent de la gare ne sont pas une sinécure. Une fois arrivé, on me répond qu’il n’est pas possible de prendre le métro pour l’aéroport ici, qu’il faut se rendre à New Delhi Station (ce que j’avais prévu de faire). Je peste un peu, puis monte dans un auto-rickshaw. Il me dépose devant la gare. En fait la gare de métro est de l’autre côté...

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Je peste encore. Il était temps que je parte d’inde, je suis devenu plus susceptible qu’avant. Au pas de course, j’arrive à l’enregistrement... C’est parti pour 8h de vol direction Paris. Sur Air India, la nourriture est végétarienne et les films sont des bollywood! Par contre une option bizarre retient mon attention.

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Et là, alors que le plan était que mes parents viennent passer le week end à Paris, j’enchaîne sur un avion qui me dépose à Montpellier. En étant parti ce matin de Delhi, je suis ce soir à Montpellier, grâce à cette sorte de faille spatio temporelle de l’avion combiné au décalage horaire.

Vendredi 15 mai

Seul regret, mon père fait une semaine de vélo avec des copains, et je ne vais pas le voir. J’espère que cela les motivera pour venir me voir en Amérique Latine ! Mes frères et mes grands parents sont là par contre, et c’est la fête ! On mange des plats trop bons que ma mère a mitonné. Je suis bien décidé à ne pas travailler ce week end donc je les suis dans leurs différentes activités: shopping pour l’un, piscine pour l’autre. Par contre, à 22h30 je m’effondre de sommeil alors que ma grand mère m’apprenait à coudre devant Dragons 2.

Samedi 16 mai

C’est l’heure du départ pour mes grands parents qui partent 2 semaines en vacances sur la côte Basque. Pour ma part, je vais traîner un peu, et faire la paperasse qui a échoué sur mon bureau. Entre autres: la déclaration d’impôts ! Bienvenue dans le monde des adultes. Heureusement je ne devrais payer que 1200 euros au total. Le soir, un petit verre avec les potes de la piscine bien agréable.

Dimanche 17 mai

Encore une petite matinée tranquille, nous préparons le brunch du départ. Margaux, une amie de Martin vient déjeuner avec nous. Elle nous raconte son trek au Népal. Et après que je lui aie raconté le séisme au Népal, elle nous détaille ce qui est arrivé à la famille de sa belle-mère: un énorme incendie en pein Montpellier. Les travaux vont durer pendant 1 an pour remettre l’appartement en état. Du coup l’assurance leur paye un loyer pour un autre appartement. A 15h, je prends le train pour Paris CDG. Je réussis à quasiment finir ma présentation. J’arrive à 19h alors que l’avion part à 23h. Je m’enregistre quand même avec la compagnie brésilienne TAM. Ils me demandent alors mon billet de retour. Je leur fais savoir que j’ai un billet de sortie du territoire brésilien, puisque le mercredi je me rends à Cochabamba. Ils m’expliquent que l’immigration peut être tatillonne et ne pas accepter les passagers qui n’ont pas de vol retour. Du coup, le vol retour en France serait à ma charge et à leur charge. Ils me suggèrent d’aller en acheter un échangeable-remboursable à leur comptoir. Le moins cher est à 900 euros. Je suis un peu estomaqué. De plus, il n’est pas remboursable, et c’est uniquement la date du vol qui peut être changée. Je me connecte à Internet et deux options s’offrent à moi. Soit prendre un vrai billet, le moins cher étant à 400 euros, soit faire une fausse réservation, ce qui est possible uniquement avec Turkish Airways. Je fais la fausse réservation, vais voir le vendeur de billet pour savoir s’il pense que c’est suffisant. Il me rétorque que non, qu’il faut que j’ai un billet payé, que je devrai acheter l’autre billet. Je suis un peu mitigé à l’idée de dépenser 400 euros alors que je ne suis pas encore sûr d’où je partirai en amérique latine. Je prend mon sac et mon ordinateur sous le bras, et retourne au check-in. L’hotesse rigole un peu, mais elle me dit que pour elle c’est bon. Je lui dis qu’au pire je pourrai acheter un billet en direct devant l’immigration brésilienne. Elle demande à son collègue qui valide aussi. Elle lui souffle “Je vais me faire engueuler par Patrick...” En tout cas elle m’a rendu une fière chandelle.

La compagnie TAM me semble injustement méconnue, l’avion est tout neuf et les sièges sont super agréables. Dans l’avion tout le monde parle portuguais et je me rends compte que je n’y comprends rien. Il n’y a personne dans ma rangée, je peux donc dormir allongé toute la nuit!

Lundi 18 mai

L’arrivée à 5h55 à Sao Paulo fait un peu mal. L’aéroport est tout neuf, mais il a déjà l’air sous l’eau. Juste avant nous, un A380 de Lufthansa vient d’atterir. Une heure de queue pour se faire tamponner le passeport. Personne ne me demande mon billet de sortie..

Une petite déconvenue, les distributeurs ne marchent pas, et l’option bus/métro pour rejoindre le centre ville n’est pas indiquée. En fait il faut changer de terminal, et je peux monter dans un bus qui reste bloqué 2h dans les bouchons de Sao Paulo. Il ne fait pas beau, et pas de carnaval à l’horizon. C’est l’automne, Sao Paulo est une ville des années 60. Au début j’ai un sentiment d’usure des bâtiments, mais en même temps je me sens moins agressé visuellement que dans d’autres villes. En effet, la mairie ne pénalise pas les graffitis, du coup tous les bâtiments ont des inscriptions ou de belles fresques. Et la mairie avait aussi interdit la publicité. Elle revient un peu, au travers d’écran qui affichent la température et la météo et une pub, mais c’est encore très discret.

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Je suis hébergé par Marine, une amie de mon pote Rémi Martini. Elle m’a donné l’adresse, et la station de métro. Le métro de Sao Paulo ressemble à celui de Lyon étonnement.

J’arrive chez Marine, le portero (portier) me donne la clef. Je suis accueilli par Jean Rémi, un Québequois qui est chez Marine en Airbnb. Il vient de passer 2 semaines à faire un concours d’architecture hyper intensif. Maintenant il veut se reposer, profiter de la ville et ensuite aller voyager un peu au Brésil. Il me propose d’aller se balader. Je suis partant, mais après une petite douche et avoir fixé les heures de rendez-vous de demain. Je passe un peu de temps à Sao Paulo 1) pour visiter 2) pour interviewer des entrepreneurs sociaux. Une fois toute ces petites contrariétés réglées, nous allons faire des courses dans le Monoprix local, Pao de Azucar ! Il y a plein de produits Casino... Très chers ! Les produits importés sont très taxés au Brésil pour encourager la consommation de produits brésiliens. J’achète donc fruits et légumes brésiliens, pâtes brésiliennes etc... Encore une fois, la caissière me parle beaucoup et je ne comprends pas grand chose. C’est un peu inquiétant. Nous nous faisons à manger, puis ensuite c’est parti pour une grosse ballade. L’objectif est d’aller au Musée D’art de Sao Paulo (le MASP). Malheureusement on est lundi et il est fermé. Tant pis, nous déambulons sur Paulista, avenue principale de Sao Paulo. Il y a une manif ! Seulement de 200 personnes dans cette ville ou vivent 18 millions.

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Les grattes ciels sont étroits et parfois pyramidaux. Sur de nombreuses tours, des tours Eiffel miniatures font office d’antennes. Nous marchons au hasard, avec pour objectif la Place de la République. Je commence à aimer les graffitis partout, cela donne de la vie aux murs.

Nous montons dans la plus haute tour de Sao Paulo, l’accès est gratuit à cette heure de la journée. C’est ennuagé (ou bien est-ce le smog), et immense. Une sorte de décor de ville sans fin.

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Puis nous nous baladons dans les rues piétonnes jusqu’au théatre de la ville (riquiqui comparé à ce que l’on a en France). Il se met à pleuvoir, nous rentrons au bercail, je suis un peu fatigué. Marine arrive et cuisine un curry de légume. Je me sens un peu bête d’être son invité et de n’avoir rien préparé. Promis demain je cuisine quelque chose. Vers 21h, la fatigue m’emporte je vais me coucher.

Mardi 19 mai

Réveil à 7h du matin facile, je prends le temps de me renseigner sur les entrepreneurs que je vais rencontrer/interviewer. Puis à 9h, c’est l’heure de partir. J’essaie de prendre un bus, il n’arrive pas, je me décide finalement pour un taxi bon gré mal gré.

Je rencontre Howard Weinstein, qui est un entrepreneur social (québequois lui aussi). Son entreprise, Solar Ear, produit des aides auditives à bas prix. Les employés sont eux-mêmes sourds. C’est très intéressant, et il est particulièrement motivant. Nous pouvions faire une mission pour lui. Mais son entreprise n’est pas assez orientée Technologies de l’Information et de la Communication. De plus, il n’est pas prêt à nous aider financièrement pour vivre à Sao Paulo. Et j’ai remarqué que la vie est assez chère ici.

Je décide de rentrer à pied. En faisant un petit détour, je peux passer par deux rues remplies de street art. Le quartier de Solar Ear est assez résidentiel, presque posh. Mais plus j’avance vers le quartier de Villa Magdalena (là où se trouvent les rues et de nombreux magasins de design), plus les murs sont recouverts de beaux graphs. Les rues sont vraiment saississantes, mais autour c’est un peu devenu trop sophistiqué pour moi. Dans la même rue, 3 glaciers et un bon nombre de boutiques branchées. Enfin, on se sent bien à marcher dans ce quartier, ce qui selon Marine, est rare à Sao Paulo. Après avoir bien exploré cette zone, je décide de rentrer à la maison. Je dois préparer un gros plat de lasagne pour ce soir. (plus de photos de street art à la fin de l'article)

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A 15h, nous avons un skype avec Descarte Correto, une entreprise de recyclage de déchets électroniques. Ils ne parlent pas très bien anglais, mais leur projet à l’air super. Ils sont basés à Manaus, dans l’Amazonie. Nous allons sûrement faire une mission pour eux. Il leur reste à remplir un document que l’on appelle le “Needs Assessment” (Audit des besoins), pour savoir en quoi nous allons leur être utile. Malheureusement, le skype à 3 ne fonctionne pas, et je suis obligé d’écouter a posteriori le dialogue entre les filles et Descarte Correto, Anne Charlotte me l’a enregistré.

A 16h, je skype seul un entrepreneur social brésilien qui a développé une application bon marché permettant aux malvoyants d’entendre ce qui est sur leur écran. Il est basé à Curibita, qui est plus au Sud de Sao Paulo (donc encore plus froid cet hiver en juillet). Mais il est super motivé et inspirant. Malheureusement, il n’a pas assez de client pour que nous puissions faire une mission pour lui.

A 17h, je me remets à mes lasagnes, je fais même une béchamel maison (un peu ratée). Nous discutons avec Cécile de l’éventualité de faire la mission à Manaus, ce qui impliquerait peut être de se mettre tous au portugais..

Nous dinons ensuite, Jean Rémi, Marine et moi. Etonnement les lasagnes sont super bonnes ! Jean Rémi doit partir, il va se faire héberger par un ami brésilien et ne peux pas arriver trop tard. A l’instant où il part, quelqu’un sonne à la porte. C’est la prof de Pilates de Marine. Elle en fait avec sa colloc Colombe, mais celle-ci n’est toujours pas sortie du travail. Elle me propose de participer.

Je me mets en short, T-shirt et c’est parti. La prof parle un peu anglais, mais dès que le cours commence elle passe au tout portugais. Marine m’explique tout ce qu’elle raconte, serrer les abdos, respirer avec le haut du corps, se tourner, etc... Je comprends des bribes de ce qu’elle raconte. C’est assez intéressant, elle est née et à vécu très longtemps à Sao Paulo. Elle rentre juste de son voyage de noce en Thailande. Elle nous explique que c’était agréable pour elle de ne pas être stressée dans la rue, de ne pas avoir peur de se faire voler quelquechose.. Elle ne se sent apparemment pas en sécurité au Brésil.

Puis elle lache un commentaire sur les gens de Manaus, expliquant qu’ils sont moches car ils sont plus... foncés. Marine m’explique que c’est un jugement que partagent beaucoup de brésiliens. Plus on est clair, plus on est beau. Ca fout un coup à l’image united colors of benetton qu’on pouvait avoir.

Elle explique aussi le systême des relations au Brésil. Pendant un petit moment, les amoureux sont ensemble mais ce n’est pas sérieux, ils ont le droit d’aller voir ailleurs. Puis le garçon invite la fille au restaurant et ça y est ils sont enamorados, ils doivent rester fidèles. Marine m’explique ensuite qu’il y a de gros problèmes d’infidélités au Brésil. Aussi, la prof-kiné était étonnée que ma copine me laisse voyager sans elle (!). Cela dure une bonne heure, et c’est mieux que ce que j’imaginais. Une sorte de yoga un peu plus tonique. Je suis à nouveau crevé de bonne heure et je file au lit.

Mercredi 20 mai

Aujourd’hui c’est le jour du départ pour Cochabamba ! Suite au prochain épisode: La Bolivie !

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