Vacances autour du Ghana
- pdetic
- 21 janv. 2015
- 18 min de lecture
Lundi 22 décembre.
Ce matin, nous nous réveillons un peu plus tôt, direction le Makola Market. C’est un immense marché qui a débordé des espaces couverts qui lui étaient attribués. Le marché empiète sur les trottoirs de toutes les rues adjacentes. Cela oblige les piétons à marcher sur les routes, ce qui empêche les voitures de circuler sur les 2 voies. Résultat final : embouteillages. Du coup, on se rend compte que l’on approche du Makola Market quand la voiture ralentit. Jusqu’au moment où le conducteur de taxi ne peut plus avancer et nous descendons pour rallier le marché. Il nous semble que le marché fonctionne par thématique: Nous décidons de bifurquer sur la droite, et là c’est la rue des casseroles, puis nous tournons à gauche, soutiens gorges, encore à gauche, chaussures. Des montagnes de produits qui, après vérification, sont nombreux à être made in china (et même des allumettes made in sweden).
Nous rentrons dans le marché couvert, et je regrette instantanément d’avoir acheté du tissu à la sauvette le jour précédent. Ici il y a mille, un million, un milliard de tissus ! Pour tous les goûts. Nous regardons, trifouillons. Seul hic: il faut prendre pour 12 yards de tissu (12 mètres à peu près). Or chacun a son tissu de prédilection... François veut un tissu bien africain, Cécile un tissu avec une sorte de houx et Valérie un tissu plutôt beige/marron. C’est un tissu un peu japonisant qui remporte tous les suffrages. En plus, la commerçante est prête à nous en vendre seulement 5 yards. Nous lui demandons où nous pouvons nous faire tailler des vêtements: François veut un short, Cécile une robe. Nous suivons sa soeur dans un vrai labyrinthe et au fur et à mesure de notre avancée, les échoppes de tissus laissent place à des étals de nourriture, légumes et épices. Nous arrivons dans ce qui semble être le quartier des tailleurs. Ils sont tous orignaires de Tamale ! François décrit son short idéal, Cécile dessine sa robe et je lui demande s’il est possible de faire une chemise en rab’. Je lui précise bien que la chemise n’est pas l’important, s’il n’a plus assez de tissu qu’il ne fasse pas la chemise. Nos vêtements seront prêts à 17h, il est 13h.
Nous n’irons pas à Aburi gardens, qui est situé à presque 1h30 d’Accra. Nous sommes refroidis par les nombreux embouteillages qui ponctuent nos déplacements. Nous mangeons dans un très bon restaurant qui fait de la nourriture nigériane et ghanéene.
Nous décidons de nous séparer: Cécile et François vont payer notre billet d’avion retour Tamale Accra (impossible de le payer ailleurs que dans un certain nombre de banques), et récupèreront ensuite les vêtements. Nous partons avec Valérie dans l’espoir d’acheter des billets de bus pour Cape Coast, où nous souhaitons partir demain matin. 1h aller 1h retour pour entendre que nous ne pouvons pas payer les billets en avance mais que les bus partent à 9h, 10h, 11h, toutes les heures en fait d’Accra vers Cape Coast. Du côté de Cécile et François c’est la débandade ! Le tailleur a fait un mini-short et une robe mini pour pouvoir faire une chemise acceptable. Cécile et François lui demandent de reprendre les vêtements... Résultat des courses: une belle robe mais un short trop serré ! Ils nous rejoignent dépités à Oxford Street. Nous sommes exténués, prenons de la nourriture à emporter, direction la guest house.

Du foot dans un batiment colonial
Mardi matin, réveil en fanfare à 6h15 ! Nous devons déjeuner et ensuite rejoindre Elisabeth (amie de Cécile), qui nous attend à la gare routière où nous avons eu des informations le jour précédent. Arrivés la bas, Elisabeth manque à l’appel et les bus aussi ! Il y a un bus qui part pour Cape Coast uniquement à... 14h. Nous partons en expédition avec Cécile à la recherche d’un nouveau moyen de transport. Ce sera un tro-tro : un minibus qui va à Takoradi et nous déposera sur le chemin à Cape Coast. C’est serré... Mais peu cher. Le chauffeur roule à vive allure ! Nous arrivons à Cape Coast en 2h uniquement. A cape coast, notre guest house s’appelle “Oasis Beach House” ! Nous avons une petite hutte pour Cécile, Elisabeth et moi; et une grande hutte pour Valérie et François. Vue sur la mer et restaurant sous les cocotiers. La mer n’a pas l’air très propre... Nous réservons la baignade pour plus tard. La guest house est très près du Fort de Cape Coast. C’est le principal fort par où transitaient les esclaves avant d’être envoyés dans les colonies. Visite très bien faite du fort, où j’ai un peu honte d’être “european”. En effet, les anglais ont fait vivre d’innombrables esclaves dans des conditions inhumaines dans ce fort. Comme le dit le guide “ Des forts similaires se trouvent au Sénégal pour les Français”. Ensuite ballade dans la ville de Cape Coast, qui est beaucoup plus agréable à pied qu’Accra. En quelque sorte, Cape Coast est le San Francisco et Accra le Los Angeles. Impossible d’être à pied à Accra, nous prenions des taxis sans cesse. Ici, nous marchons, dans la rue, sur la plage ! Au retour du centre ville, nous allons avec Elisabeth nous baigner... Tant pis pour les maladies c’est trop tentant. Et Elisabeth est interne en médecine.
Cape coast, c’est un peu le début des vraies vacances ! Accra est grouillante et parfois un peu fatiguantes
Ce soir, nous avons prévu de manger au restaurant le Baobab, bon marché et végétarien. Demain, direction la forêt pour marcher sur la cime des arbres.
Mercredi 24 Décembre
Nous quittons Cape Coast direction la forêt du Kakum National Park. Nous mettons en place à l’arrière du taxi où nous sommes 4 la méthode du “fesse-bêche”: un les fesses à l’avant, un autre les fesses à l’arrière. C’est plus agréable quand on a les fesses à l’arrière. Nous traversons des petits villages, des champs de bananiers. Nous sommes toujours étonnés par la propension des gens à transporter tout et n’importe quoi sur leur tête. Cela va de l’énorme fagot de bois à une toute petite poche de Pure Water (eau, voir photo normalement).
Une fois arrivés, il faut grimper un petit sentier à forte inclinaison dans la montagne. Les arbres sont gigantesques, et il y a des lianes dans tous les sens. Par contre, très peu d’animaux, le lonely planet nous revèle ce que le guide (personne humaine) ne nous dit pas: de nombreux braconniers sévissent dans le parc et l’ont dépeuplé de ses occupants.

Le clou de la visite est la canopée. Il s’agit d’un pont suspendu au troncs d’une dizaine d’arbres gigantesques et qui circule donc au sein de la forêt à une quarantaine de mêtre. On est donc au dessus de la cime de la majorité des arbres et on peut voir tout le paysage alentour. C’est Indiana Jones en un peu plus sécurisé ! Au début, je me dis que c’est pas terrible, une sorte d’accrobranche en moins sophistiqué. Mais en fait, le pont bouge pas mal, il est très haut et surtout la vue est splendide ! On voit des papillons, des fleurs qui sentent un peu la fleur d’oranger et une mer verte (cela me fait penser au petit Marin Sylvestre, fils de mes amis Marwa et Bertrand). Après nous effectuons un Natural Walk Tour: le guide nous montre des arbres spécifiques qui ont des propriétés médécinales: l’ébène qui en plus d’être utile pour des meubles, peut aussi servir à soigner l’asthme (?), le figuier étrangleur qui enserre un autre arbre pour vivre, ce qui tue l’arbre hôte. Sa sève est un poison qui peut tuer l’homme mais aussi le soigner du Guinea Worm (un ver qui se loge sous la peau... dégoutant).
Il fait très chaud et surtout très humide dans la forêt. Je transpire énormément... Suant mais content. Après un “rapide” (toujours 30 à 45 min d’attentes dans les restaurants ghanéens) déjeuner, direction Monkey Forest. C’est une sorte de zoo pour animaux abandonnés: ils recueillent les petits animaux dont la mère a été tuée par des chasseurs ou les singes domestiques dont les propriétaires sont devenus agressifs. C’est intéressant (nous voyons aussi une mamba verte, serpent très venimeux), mais parfois dérangeant: cages parfois petites, le guide se jette de temps à autre sur une cage pour faire réagir le singe. En tout cas, c’est assez drôle car nous avons droit à l’histoire du lieu, et son futur: “Ici nous souhaitons construire un restaurant, mais en Afrique les choses se font slow-slow. Regardez il y a un panneau solaire qui est prêt dans un coin” ou “Dans cette cage il y avait deux serpents, ils ont été mangés par des fourmis”.
Au retour, nous nous arrêtons dans une (petite) piscine d’une guest house pour s’y baigner. La piscine fait 15mx15m ce qui est largement suffisant pour nos besoins. Mais elle est le lieu d’un cours de natation! Malgré ma longue expérience des entraînements de piscine je dois reconnaître que je suis surpris par ce cours: le maitre nageur est assis sur une chaise, et fait sauter dans l’eau les enfants trois par trois qui doivent rejoindre l’autre rive le plus rapidement possible... Parfois, il les filme. Et cela dure, dure, dure. Jusque 17h30 où nous avons la piscine pour nous tout seuls !
Le soir, nous célébrons Noël, Valérie nous offre un bon restaurant : langouste ou crevette pour tous.
Point végétarianisme: j’ai décidé de manger du poisson car ici je n’ai pas accès au tofu – lentilles – pois chiches qui me sauvent en France !
Au final, une journée très riche en vision de forêt et de nature. Avec le regret de ne pas avoir vu les animaux en liberté, mais au final en France c’est assez rare aussi de voir des animaux sauvages ailleurs que dans des zoos.
Jeudi 25 Décembre:
Dernier jour à Cape Coast, que nous décidons de passer à Elmina ! Première ville occupée par une nation étrangère: les Portuguais en 1472 (?). Ils appellent la ville El Mina: “La mine” car le Ghana est un pays où l’or est abondant (D’ailleurs l’ancien nom du Ghana était “Gold Coast”, la Côte d’Or). Nous nous y rendons en taxi, et nous commençons notre visite par le fort, qui est plus beau que celui de Cape Coast à mon goût. Enfin c’est encore le lieu de nombreuses exactions, et surtout un point de transit pour des milliers d’esclaves. Et encore une fois, le contraste entre les cachots humides et enterrés est saississant avec la chambre du gouverneur, avec vue magnifique sur l’océan. On voit aussi depuis sa fenêtre le petit port de pêche d’Elmina où les bateaux ont chacun un drapeau international ! Il fait très chaud, mais nous décidons de nous balader le long du ponton du port. Nous faisons une mini bataille de Pure Water (eau en pochette, très fraiche, mais parfois au fort goût de chlore). Les gens sont étonnés de nous voir visiter cet endroit apparemment.

Il est temps maintenant de nous baigner ! Mais les plages d’Elmina sont peu propices à la baignade. Nous nous rendons à Brenu, petit village côtier, où la plage est magnifique ! C’est Noël donc j’en profite pour skyper mes parents, mes frères et mes grands parents. Pincement au coeur devant le récit de leur repas de Noël et des cadeaux qu’ils se sont faits... J’aurai vraiment aimé y être. Le revers de la médaille. Je me console en sautant dans les vagues. Ici l’eau à l’air tout de même plus propre que à Cape Coast effectivement. C’est assez paradisiaque, cocotiers et sable fin. Le seul défaut de Brenu: une eau peu claire, en effet, les fortes vagues remuent le sol. C’est donc un peu la Jamaïque rencontre Biarritz (je parle uniquement de lieux que je connais mais j’imagine que cela pourrait aussi être les Maldives rencontrent Hossegor). Nous nous baignons tous, puis déjeunons sur la plage, mais nous sommes surpris par la pluie. Il fait toujours aussi chaud ! Le nuage passe et nous reprenons la farniente.
Retour à Oasis Beach, nous y dinons et sommes surpris par la qualité des pizzas.
Nous pensions être complêtement en vacances ... Mais avec Cécile nous avons une deadline pour le 26 décembre. Nous nous posons au bord de la mer avec nos deux ordinateurs et travaillons deux bonnes heures ! C’est bon l’orage est passé, c’est reparti pour les vacances ! Jusqu’au 29 décembre, où nous avons un skype sur cette nouvelle mission qui s’annonce.
Le Vendredi 26 décembre
Au matin, il est l’heure de quitter Cape Coast, belle ville étudiante pour d’autres villes cotières plus petites (plus touristiques?). Nous arrivons après 2h30 de routes à Busua ! C’est un village écrasé contre la mer. L’artère principale pour nous: une grande plage circulaire où se cotoient locaux et touristes. Notre hôtel donne une fois de plus sur la mer. Cette fois pas de huttes, mais un batiment de style ... carré. Pas de vue sur la mer, mais on s’en fiche ! La plage est immense, un peu polluée de quelques plastiques, mais on sent que l’eau est plus propre que Cape Coast. Nous passons l’après midi à la plage. Nous prenons le temps d’écrire des cartes postales pour nos contributeurs KissKissBankBank (ceux qui ont droit aux 3 cartes de 3 continents). Puis à 16h30 c’est l’heure de faire du surf ! La marée montante dessine de superbes vagues. Je loue une planche pour François et moi. Nous arrivons à nous tenir debout ! La nuit tombe doucement, nous nous rendons dans un restaurant attenant à notre hôtel... Les brochettes les plus épicées du monde. Elisabeth se met à pleurer et à se moucher abondament. Elle doit procéder à un lavage nasal, qui consiste à insérer de l’eau dans la narine. Elle ne fait pas la comédie. François décide de consommer une frite qui a été simplement en contact avec la brochette de feu: la frite met le feu à sa bouche. De l’autre côté de la table, je me contente de la seule option végétarienne: oeuf et riz, ce qui est vraiment l’opposé en termes de spicyness.
Samedi 27 décembre:
Je refais discrètement un petit cours de surf à 8h du matin. Seulement cette fois, la marée est descendante, donc les vagues s’écrasent sur le sol, et ma planche pique à chaque fois du nez. Peu concluant. Mais il n’y a presque personne sur la plage donc je persévère sans grand succès.
Départ ensuite pour Akwida, petit village de pécheurs. 1h de piste à 5 dans un taxi démontrent notre motivation à voir ce qui est, paraît-il, la plus belle plage du Ghana. Et effectivement, couverts de poussière (le soutien gorge d’Elisabeth était d’après elle couvert de terre). Nous avons le souffle coupé en sortant de la voiture. C’est une sorte de paradis sur terre. Un ivoirien nous prévient de l’importance de commander 2h à l’avance. Au menu, poisson ivoirien (très bon), poulet avec des frites (délicieuses) et des crèpes suzettes. Le temps que la nourriture soit prête, nous pouvons batifoler dans l’eau.
Le décor en quelques mots: une crique de sable fin encadrée par deux montagnes recouvertes de végétation luxuriante. Nous sommes installés sur une grande table en lisière de plage, à l’ombre d’arbres centenaires (et de palmiers/cocotiers). Chacun vaque à ses occupations: nage, lecture, dominos, volley-ball, crèpe suzette ou sieste. C’est vraiment paradisiaque, c’est l’endroit parfait pour finir le voyage. En effet, dès demain retour à la civilisation: Accra !
Dimanche 28 décembre:
Hier soir, Cécile ne se sentait pas très bien, elle n’a pas diné, se sentant nauséeuse. Je la rejoins après le diner, elle est à moitié endormie. Elle se réveille en nage à 2h, me disant qu’elle a très mal à la tête. Je pars en quête d’un thermomêtre. Le concierge n’est pas à son poste, je fais donc le tour des hôtels de la côte. Résultat des courses: aucun thermomêtre sur cette plage... Mais j’ai réussi à récupérer le numéro d’un docteur à l’hotel de plus haut standing. Le concierge me le donne en disant “Si vous étiez client de l’hôtel nous vous y aurions conduit”. En effet, le docteur est chef d’un hopital dans une ville voisine. Je retourne à l’hotel, réveille le concierge, et nous avons un thermomêtre ! 39,1 Degrès !! Très chaud. J’essaye de faire à Cécile le test de Malaria. Sans grand succès: il faut faire une sorte de test de naissance avec du sang. Je n’arrive pas à lui tirer plus d’une goutte.. Je réveille Elisabeth qui est interne en médecine. Elle essaye à son tour de lui faire le test: sans succès. Elle se rend ensuite compte qu’il manque au test sa solution tampon.. Un peu rageurs, nous nous disons que vu que nous prenons le traitement anti-paludique, il est peu probable que Cécile ait le paludisme (malaria). Mais vu que le vaccin pour la fièvre typhoïde est efficace seulement à 60% et qu’elle a mangé une salade de thon le jour précédent, on commence à penser que c’est la typhoïde. Heureusement, quand on est parti dans les villages on avait fait le stock de médicaments contre malaria et typhoïde. On lui administre. On appelle ensuite le médecin... Qui nous dit d’aller à l’hopital. Cela nous rappelle les mises en garde répétées des expats sur la piètre qualité des hopitaux. La mère de Cécile nous rejoint, elle appelle Europ’Assistance. Ils nous donnent une liste d’Hopitaux où aller à Accra. On partira donc dimanche matin dès 8h du soir. Valérie a reservé un immense van pimp my ride (c’est à dire très amélioré avec d’énormes roues et 13 places alors que nous sommes 5). Cécile a une banquette entière pour dormir, et je réussis à en avoir une aussi. Le voyage jusqu’Accra est finalement assez rapide. Nous revenons à la guest house de l’église méthodiste ! Nous posons nos sacs, Cécile va mieux, sa température est descendue à 37 degrès.. Mais elle préfère aller à l’hopital et savoir de quoi elle était malade (elle est encore assez faible). A l’hopital, tous les tests possibles: sang, urine, etc... Résultat des analyses en fin d’après midi. Nous allons déjeuner chez un chinois, et dès le déjeuner fini, rendez vous au Art Center.
Soirée du 28 décembre
Nous nous étions quitté sur la maladie de Cécile. A la fin du Art Center, sorte de grand marché pour touriste (où nous étions les seuls touristes), Cécile et sa mère vont à l’hopital. Avec Elisabeth et François, direction le Makola market, Elisabeth cherche du tissu. Et celui du marché pour touriste était 10 fois plus cher qu’à ce marché local.. Ce qui nous fait penser que pour tous les autres objets que nous avons acheté, nous nous faisions de toute façon avoir, même si nous réussissions à faire diviser le prix par trois.
Nous rentrons à l’hotel, rejoints peu après par Cécile et sa maman ! Elle n’a pas la typhoide, pas la malaria, pas de maladie chronique, juste une petite infection. Nous sommes tous soulagés. En même temps, elle avait déjà repris des couleurs et était sur le pont pour négocier un djenbé au Marché !
C’est le dernier soir pour Elisabeth, nous allons manger et boire un verre à Republic.
29 décembre:
J’étais moi-même tellement fatigué que je n’ai pas entendu Elisabeth partir de notre chambre. C’est la dernière journée pour la famille de Cécile : petit déjeuner smoothie, puis direction une boutique d’art africain. Malheureusement elle est fermée, fermeture de Noël. Notre taxi est lassé de devoir attendre que nous choississions: nous attrappons un trotro qui nous mène au ... Makola Market. Et là c’est une folie de shopping qui s’empare de nous ! Nous achetons des mètres et des mètres de tissu. Enfin surtout Valérie, la maman de Cécile, qui veut en faire des ridaux, des oreillers, des coussins, des serviettes. Apparemment, c’est Solange, la grand-mère de Cécile qui va sûrement devoir mettre la main à la pâte. Connaissant les talents de couturière de ma propre grand mère, je succombe aussi à la fièvre: j’achète 4 yards (5 mètres de tissus), en me disant qu’elle pourra peut être en faire une nappe ? Le tissu me plaît beaucoup, il est bleu Klein (bleu indigo?) et reproduit des motifs blancs qui font légèrement penser à l’ADN humain. Ensuite, direction Buka, le super restaurant africain, où François veut goûter une dernière fois le poisson grillé ! Qui a dit que la cuisine ghanéene n’est pas bonne ! Nous n’arrêtons pas là notre folle équipée de la nourriture: nous allons dans le restaurant qui est N°1 dans TimeOut: Bread&Wine, un nouveau restaurant français (1 an et demi en fait). Les amateurs de café commandent un cappuccino, moi je suis encore trop plein de l’énorme poisson grillé de Buka. Nous sommes sur une petite terrasse, l’endroit où nous avons commandé les cappuccinos ressemble exactement à une boulangerie française. Je suis pris d’une envie de faire mes besoins (uriner), et je demande où aller, il faut aller au fond du jardin. Au fond du jardin, une piscine, et une immense maison blanche qui est en fait le vrai restaurant. A l’intéreieur, grand luxe, tout est très bien décoré. De toute façon nous ne mangerons pas ici, le menu est vraiment trop cher. Toutefois, cela nous permet de vérifier ce qu’annonce le TimeOut “tous les bons restaurants ou bars sont cachés à Accra”.. Après avoir passé un bon moment à Accra, nous nous rendons compte que nous aimons vraiment bien la ville. Les possibilités en termes d’activités sont bien plus importantes qu’à Tamale ! Mais la vie y est plus chère. Il est temps pour Valérie et François de rentrer en France. Nous nous retrouvons tout seuls... Ils vont nous manquer !
Mais nous contactons Efe, notre colocataire à Tamale. Elle est Accra avec une de ses meilleures amies londoniennes et nous propose de manger à ... Republic. Nous lui proposons un autre endroit.
30 décembre:
Efe était toujours aussi drôle et son amie très sympathique. Nous leur proposons de nous suivre à Kumasi, où nous partons aujourd’hui, mais c’est trop tard pour elles. Nous nous sommes effectivement décidés assez tard du lieu de notre réveillon: le Lac Bosumtwi. Un lac situé à 2h en transports de Kumasi.
Nous partons donc de notre guest house (bonne vieille Calvary Methodist Church guest house). Direction la station VIP: ils ne pouvaient pas nous emmener à Cape Coast, ils nous emmeneront donc à Kumasi. Le bus est énorme, et nous avons des sièges XXL. Pour un prix modique. Cette fois, pas de vente ambulante.. Mais le film commence fort, effets spéciaux de mauvaise facture et acteurs très moyens. Il y a un oeuf volant aussi. Nous nous décidons pour regarder Amadeus, le film sur Mozart. Le mélange Dies Irae (Mozart) et film à tue tête est un peu détonnant. Dorénavant, nous essaierons de regarder des films où la musique est moins importante. Nous arrivons à Kumasi dans l’après midi. Nous avons trouvé le plus vieux hotel de la ville, il s’agit de “l’Hotel de Kingsway”, qui semble sortir des années 60. Les marches de l’escalier sont usées du passage de ses nombreux clients. Le concierge est très sympathique, très professionnel, mais il semble porter la même chemise depuis 50 ans, elle est usée jusqu’à la corde. Nous lui demandons si le restaurant de l’hôtel est ouvert. Il nous répond que le chef ne se sent pas bien ce soir, et que donc le restaurant est fermé. Nous repasserons 1 fois dans cette hôtel et le restaurant ne sera jamais ouvert. Nous apercevons la grande salle du restaurant à travers les carreaux usés de sa porte vitrée. Mais dans les chambres, pas de souris, des draps et une serviette propre. Où diner? Dans un autre hôtel. Apparemment, le tourisme à Kumasi se porte mal, et un restaurant et un hôtel présent dans le lonely planet ont fermé leurs portes. Le diner est passe-partout.
31 décembre:

Rond point à Kumasi
Nous apprécions pourtant Kumasi: en effet, ici, tout peut se faire à pied. Notre hôtel est assez central, et la zone qui contient les monuments/activités n’est pas trop étendue. Nous partons voir le marché Kejetia (marché de Kumasi) qui est censé être le plus grand d’Afrique de l’Ouest ! 11 000 étals nous attendent. Nous n’en verrons qu’une partie. Encore une fois, nous sommes emportés par le “human undertow”, la marée humaine qui parfois nous pousse, parfois nous tire. Et toujours des “Hello!” “Come my friend!”. Beaucoup de stands identiques ceci dit, avec une vingtaine de tubes de dentifrices soigneusement disposés. Ou des stands sont débordants de sacs de farine ! Nous sommes un peu déçus. Il y a trop de monde, et les produits sont ceux du Makola Market. Nous nous extirpons du marché, hélons un taxi, objectif: le musée Ashanti. Nous lui indiquons le Museum, celui-ci nous emmène d’abord au musée militaire... A la vue des hélicoptères de combat ghanéens, nous faisons marche arrière. Nous trouvons enfin le musée. En effet Kumasi est la capitale du royaume Ashanti, qui existait avant la colonisation. Il reste encore un roi et une reine mère. Le musée est en fait une petite maison avec un patio (forme ashanti traditionnelle), rempli d’objets utilisés par les différents monarques, ainsi que des photos de ceux-ci. Le musée va à l’essentiel, les objets sont beaux, la guide est efficace et intéressante. En début d’après-midi commence notre périple pour le Lac Bosumtwi. Recommandé par Elliott, un ami de Juliette (ancienne colocataire), que nous avions hébergé et qui travaille désormais au Ghana. Après deux tro-tro, un taxi sur une piste défoncée, nous arrivons au Cocoa Village. Un petit lopin de gazon avec de jeunes palmiers, 3 bungalows, un grand batiment en bois et un restaurant sur pilotis. Tout ceci donne sur le lac, vaste étendue grise et calme. A un moment, tout vent s’arrête, et le lac ressemble à un très grand miroir. Nous allons dans l’eau, nous sommes la seule source de perturbation à sa surface. La ceinture de montagne environnante se reflète parfaitement dans le lac et le paysage est alors parfaitement symétrique. C’est magnifique, et à la fois on dirait un fond d’écran Windows XP. Nous passons le nouvel an avec un groupe de gens hétéroclite, entre stagiaires pour des agences de voyages, bénévoles pour un centre de santé pour séropositifs et les propriétaires du lieux, un couple de Slovènes très sympathiques. Nous allons passer 2 nuits très agréables dans cet endroit. Le logement est un peu rustique, nous avons choisi l’hébergement dans un dortoir (vide au deumeurant), qui coute moitié moins cher qu’un bungalow indépendant. Nous nous rattrapons sur la nourriture qui est vraiment bonne: des pâtes à la crème et aux asperges ... De quoi me mettre du baume au coeur si loin de ma chère mère et ses petits plats !
Le 2 janvier c’est le jour du départ, à 16h, nous reprenons le tro tro en sens inverse, 2h pour rejoindre Kumasi. Nous retrouvons notre hôtel vieillissant, mais cette nuit sera impossible: il est vendredi soir et dans la rue, une musique à plein volume nous maintient éveillés jusque 3h du matin..
Réveil le 3 à 5h30 après une courte nuit, nous nous rendons à l’arrêt de bus STC pour nous rendre à Tamale. Le bon point: les sièges sont larges et on peut limite s’y allonger. Celui de Cécile est malheureusement bloqué en position arrière. Tout se déroule sans anicroche.. Bien entendu, au moment de partir, les bagages n’ont pas été toutes chargées dans le bus.. Nous partons à 7h30. Mais à 10h, route barrée: un gros accident. Un camion citerne (rempli de pétrole) a percuté un banal camion. Pompiers et police se relaient pour gérer la situation: à la fois redresser le camion essence, l’asperger d’eau et calmer les automobilistes pressés. Au bout d’une bonne heure, la situation est à nouveau sous contrôle.

Nous arrivons au bout de 7h à Tamale, assez reposés de ce voyage. C’est le début de l’après midi, nous retrouvons la maison des volontaires et nous nous mettons au travail: rédaction des questionnaires pour notre nouvelle mission.