C'est Noël ! Vacances à Accra
- pdetic
- 30 déc. 2014
- 6 min de lecture

Le bus pour Accra : une journée assis
Arrivée à 7h30 à la gare routière, le bus décolle à 8h du matin. Un monsieur qui doit perser 100kg de muscles fait office d’hotesse de l’air. 3 règles à bord de ce bus : 1) on ne crache pas par terre, on crache dans un petit sac en plastique 2) on ne vomit pas par terre, on vomit dans un petit sac en plastique 3) les sacs en plastiques sont gratuits. Il parle d’abord Dagbani (la langue locale), puis ensuite en anglais. Ensuite, on se croirait dans un vol Ryanair, il se met à vendre des produits de parapharmacie: une crème pour le visage Bonvie (“Will make you fell fresh, look good, Bonvie is the best !” répété 10 fois), un savon, de l’huile pour se laver, une boisson énergisante, j’en passe et des meilleures. Au bout d’une heure et demie, tout est vendu, il cesse donc de parler (crier). Commence le film ! Je suis très enthousiaste car malgré l’agitation environante, Cécile a réussi à s’endormir. Je suis assez rapidement déçu.. Il s’agit d’une sorte de Feu de l’amour version Ghana. Toutes les scènes se passent dans 3-4 maisons de luxe, et les personnages ont tous des grosses voitures, des gros téléphones et des ordinateurs, Ipad. Ce qui est assez drôle aussi c’est qu’ils sont tout le temps en train de boire du vin, ou du champagne rosé. Le film dure 1h30, je le suis plus ou moins, car de toute façon la bande son est diffusée à plein volume. Mais là, horreur, il y a un épisode 2... Puis un épisode 3... Et enfin un 4. Chacun de 1h30. Je me prend d’affection pour un couple de personnage, une bonne et un garde qui vivent une relation amoureuse hors mariage... Ils deviennent de dangereux criminels à la fin du film. Toutefois, le film est intéressant sur un aspect, l’autre histoire concerne un homme qui réussit à se marier avec 3 femmes sans qu’elles ne s’en rendent compte entre elles. C’est lorsqu’il se marie avec une quatrième femme que les autres découvrent le pot aux roses. La dernière scène est la confrontation du mari par les 3 femmes ! Il s’enfuit en courant... Fin du film. En tout cas, vu que nous venons de voir de nombreux foyers polygame, apparemment pour le reste du Ghana, c’est complêtement inenvisageable.
Bon ensuite, il y a eu trois autres films mais dont les histoires étaient beaucoup moins compréhensibles, avec de la magie (effet spéciaux qui rappellent des wordarts). Nous avons décidés de regarder nos propres films sur l’ordinateur de Cécile. Arrivée au bout de 14h à Accra, il est 22h et la gare routière d’Imperial est un peu sombre. Nous nous enfournons dans un taxi, direction notre guest house qui se trouve dans une église méthodiste (meilleur rapport qualité/situation géographique/prix d’Accra).
Nous ressortons manger dans un bar encore ouvert “Le Republic”, ou on retrouve toute la jeunesse branchée d’Accra. C’est très animé pour un jeudi soir.
Vendredi et Samedi, nous passons la journée à travailler avec Cécile vers Oxford Street, dans le quartier d’Osu, qui est le quartier central où tout bouge à Accra. Il y a beaucoup de restaurants, de bars et surtout du wifi !
Nous prenons nos billets d’avions pour l’Indonésie, où nous allons effectuer la prochaine mission. Le reste du temps, nous devons recoder les questionnaires que nous avons remplis. A la question combien de sac de noix de karité avez vous acheté pour faire votre beurre, la réponse est bien souvent “2 en octobre pour 70 cedis et 3 en novembre pour 90. Et ma soeur m’en a donné 3”. Il faut donc recréer une ligne pour la quantité, le prix, et les dons... Et ce n’est qu’un exemple. Cela permettra d’accélerer le traitement des données.
Nous sommes rejoints vendredi midi par Anne Charlotte, qui a préferé prendre l’avion pour rallier Accra. Elle prend l’avion samedi à 5h du matin, nous allons donc l’héberger dans notre chambre pour les 4h que va durer sa nuit. Nous découvrons avec elle une petite terrasse qui fait du poisson grillé pour 15 cedis (4euros !). Le poisson est super bon, la banane plantain aussi. Anne Charlotte me fait remarquer qu’elle se sent en sécurité au Ghana, et qu’elle aime beaucoup ce pays. Je partage son avis ! Même si je Nous découvrons aussi (sur le lonely planet cette fois) un endroit qui fait des smoothies délicieux ! Enfin nous arrivons à travailler tranquillement à Accra.
La mère et le frère de Cécile nous rejoignent samedi soir, nous retournons à la petite terrasse où le poisson était délicieux. Leur arrivée marque le début des vacances pour nous. Il y aura sûrement un peu de travail pour préparer la prochaine mission.. Mais rien de trop prenant.
Nous changeons d’auberge pour une meilleure guesthouse. Elle est un peu excentrée, mais au calme et juste à côté d’une patisserie qui fait d’énormes gateaux. En rentrant le samedi soir, nous tombons (à 1h du matin), sur une drôle de procession: des apprenties patissières remplissent un camion d’énormes gateaux ouvragés. Elles vont les présenter à une exposition (? De ce que nous en avons compris...).
Nous profitons du dimanche, qui est le seul jour sans embouteillages pour silloner la ville. Nous commençons par aller à Jamestown, il s’agit du quartier originel d’Accra, mais aussi du plus pauvre ! Il est déconseillé d’y aller la nuit. Notre taxi nous dépose à l’entrée du quartier, marquée par un grand phare rouge et blanc. Dès que l’on pose le pied par terre, nous sommes abordé par une personne qui commence à nous faire un laius sur l’histoire du lieu... Nous essayons de l’arrêter , et là il s’énerve un peu en nous disant que nous ne pouvons pas aller dans Jamestown sans guide. Et quand nous lui demandons combien un guide nous coûterait il nous rétorque qu’il s’agit de faire un don pour un orphelinat... Ça sent la magouille. Pourtant il nous demande de nous orienter vers la capitainerie. Nous y allons, acceptons de faire un don symbolique à une sorte de chef local de 5 cedis (1euro). Là incompréhension des guides... Je leur explique qu’il s’agit de notre don à l’orphelinat. Ils nous lachent les baskets ! Jamestown est quasiment un bidonville, situé juste en bord de plage. C’est un port de pêche. La plage est un amoncellement de bateaux de toutes les couleurs. Des enfants s’amusent dans l’eau ou sont en grappe sous un long ponton. Ici, les gens ont l’air un peu moins amusés ou contents de nous voir... Mais on se dit aussi que la réflexion du soleil sur le sable blanc nous fait aussi fronçer les sourcils. Un grand bâtiment blanc surplombe la plage depuis une falaise, c’est le James Fort du 17ème, qui abrite désormais une prison qui a l’air sordide.
Nous quittons le port, et essayons de nous frayer un chemin dans les petites ruelles où il fait plus frais. Les gens sont ici plus rigolards, et nous lançent pas mals de “How are you?”(“Comment allez-vous?”). Nous essayons de répondre à chaque fois. Une femme d’une quarantaine d’année qui prépare la cuisine continue la conversation “Where are you going?”(“Où allez vous?”). Je lui réponds que nous marchons un peu au hasard. Je dois partir pour rejoindre les autres, elle rigole, me tend la main et me dit s’appeler Sarah. Félix, enchanté.
La chaleur devient vraiment étouffante, il est presque onze heure, nous sautons dans un taxi direction le musée national, que nous espérons climatisé. C’est une sorte de batisse ronde parsemée d’écriteaux un peu obscurs, d’objets pas très bien mis en valeur et de ventilateurs. Une section est cependant intéressante: elle raconte l’histoire d’un bateau danois qui a pris part au commerce triangulaire et qui avait été retrouvé récemment au large de la norvège, échoué à son retour.
Pour le déjeuner, le lonely planet conseille dans les parages un restaurant indien. C’est bon, mais cela me fait réaliser à quel point la nourriture sera épicée en Inde! Valérie (mère de Cécile) et François (frère) sont un peu fatigués par cette matinée riche en rebondissements. Nous décidons de passer au smoothies bar pour une pause sous les climatiseurs. Cécile et François découvrent le jeu des dames (!!). Cécile me soutient mordicus qu’elle ne découvre pas ce jeu... Elle demande quand même s’il est possible de manger deux pions d’un coup.
Pour la fin d’après midi, c’est une expédition dans un marché qui est censé être une “marée humaine”. Mauvaise idée d’y aller un dimanche après midi... La moitié des commerçants est présente, et ils sont en train de remballer leurs étals. J’en profite tout de même pour acheter un tissu que j’avais repéré dans le bus de Gushegu à Accra !! Avec un motif de gros oiseaux. J’aimerai bien me faire faire une chemise sur mesure avec... Ça pourrait être drôle.
Du coup, nous décidons d’y revenir demain matin ! Et ensuite, nous partirons pour les jardins d’Aburi, situés à 1h d’Accra en trotro (minibus).