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Arrivée de Félix au Ghana

Arrivée au Ghana

Après un détour par Istanbul, j’arrive à 20h30 à l’aéroport d’Accra. A la sortie, les gens se ruent sur la file d’attente de contrôle de passeport. Je me retrouve face à un garde frontière qui me demande combien de temps je veux rester au Ghana. Je lui dis 45, puis 52, et là il me dit “too long” (“trop long”). Je sais pas trop quoi faire et du coup je souris. Il me dit, “Ok I give you 60 days” (60 jours, soit au delà de ce qui est écrit sur mon visa...)

Je sors et me dirige d’un pas décidé vers la route, car pour chaque mètre entre moi et l’aéroport c’est 1 cedi (dollar ghanéen) en moins sur ma course (taxi). J’entends “Félix!”, Cécile est là! Elle est pas à l’auberge, finalement on va tous dormir chez James, l’host (hôte) que les filles ont dégoté sur couchsurfing. Nous dinons brièvement avec lui, puis départ pour sa maison, qui est à l’autre bout d’Accra (aussi loin que St Germain en Laye pour Paris).

Accra, c’est un peu comme Kingston, en plus développé. En gros des immeubles très modernes parfois, mais la chaussée à leurs abords n’a pas de trottoir, et toujours ces cabanes un peu bancales, parfois peintes aux couleurs de l’opérateur local.

Le matin, nous devons partir à 5h pour prendre le bus à 6h direction Tamale. Cécile a mis un réveil à 4h15 (elle snooze). Du coup je me rendors, nous sommes réveillés à 5h pile par les coups d’Anne Charlotte à la porte. On part en vitesse, on saute un grillage et on marche pendant un bon quart d’heure. Il est 5h15 mais il fait déjà chaud. On monte dans un taxi, à toute berzingue direction “Le ring”. Mais on est un peu pris dans les embouteillages. On va rater notre bus !! On arrive devant un premier stand, qui nous dit qu’ils ne font pas de bus pour Tamale, mais que là bas un peu plus loin ils en font. Là bas, ils nous disent qu’il n’y a pas eu assez de clients donc aucun bus n’est parti ce matin, et qu’il partira cet après midi à 16h. Mais cela veut dire que nous devrons voyager de nuit, ce que tout le monde nous a déconseillé. Réunion de crise, nous partons avec Alexandra chercher le 3eme opérateur de bus (qui lui part à 17h pour Tamale). Nous décidons de rejoindre Tamale en avion ! Solution qui nous semble plus sécuritaire. A l’aéroport, les dames de l’accueil ne prenent pas la carte bleue, il faut littéralement faire un hold up au distributeur de 1000 cedis pour payer nos billets (comme retirer 1000euros en coupures de 10 euros au distributeur). L’avion est un vieux coucou à hélice. Bon on a payé de toute façon. L’envol et le vol se passent bien, mais l’atterissage est un peu sport ! Finalement il faudrait vraiment un bus de jour ! 30 min de voiture dans un paysage plus désertique nous attend. Chez Starshea, nous sommes accueillis par Efe, ghanéene d’origine , londonienne qui est bénévole dans la coopérative. Elle nous montre où acheter des légumes (on en achète plein), des fruits (pareil), des oeufs (4).

Au final cette journée c’est beaucoup de galères, mais une bonne ambiance entre nous et finalement le petit havre de paix où nous allons passer 1 mois !

Notes pour le voyageur au Ghana:

  • Toute circulation dans Accra est très difficile entre 8h du matin et 19 du soir apparemment (au lieu de mettre 15 min vous mettrez 2h)

  • Donc plutôt choisir un hotel central

  • Les compagnies de bus n’opérent plus le matin pour Tamale, la seule solution de jour est l’avion qui coûte 70 euros (alors que le bus c’est 10 euros... mais la nuit).

  • Correction: apparemment une seule compagnie fonctionne le jour: Imperial (après VIP et VVIP, IMPERIAL !) ou sinon il faut passer par Kumasi (?)

  • Les ghanéens ne sont pas trop agressifs je trouve, si on leur dit non ils nous laissent tranquilles.

Premier jour au bureau Starshea

Encore une fois nous ne nous réveillons pas avec Cécile alors que nous avons mis un réveil. De moi même à 8h40 je lui demande l’heure, nous avons donc 10min pour nous préparer et débarquer au bureau qui est à 10min à pied sur une piste de la maison. En fait le bureau est une autre maison, aménagée en bureau et nous sommes content de voir qu’il y a la clim et le wifi. Nous commençons à élaborer nos questionnaires, à partir de nos discussions avec Anna et les différentes personnes qui travaillent chz Starshea.

Petit point d’étape sur ce qu’est Starshea:

Starshea est une coopérative de femme qui produisent des noix et du beurre de Karité. Habituellement, elles vendent leurs noix tôt dans l’année, alors que le prix est bas et elles ont besoin de liquidités. En général au cours de l’année le prix augmente. L’idée est de leur acheter au prix du marché quand elles ont besoin de liquidités, les stocker, puis 2 options: vendre les noix plus tard, quand le prix a augmenté, et leur donner le surplus ainsi obtenu; ou leur rendre leurs noix, afin qu’elles produisent du beurre lorsque les noix sont sèches (la saison de production du beurre est maintenant). Starshea les forme sur la production du beurre, elles produisent ainsi un beurre de meilleure qualité que Starshea peut vendre à des acheteurs internationaux. Une fois encore, si Starshea dégage une marge, elle sera rendue aux femmes. Tout ceci sera expliqué dans notre rapport final.

Le questionnaire pour les femmes nous semble trop long, nous avons déjà une centaine de questions... Nous convenons avec Anna d’un point vendredi pour qu’elle revoie et valide tous nos questionnaires (les femmes, leurs maris).

Le soir précedent nous sommes allés manger au Taco Rabama ( ce qui me fait penser à Barack Obama).Le midi nous mangeons encore dehors, mais ce n’est pas cher, cela s’appelle Ultimate et je goute du poisson avec une sorte de polenta fermentée (Cela s’appelle Benku et aucun de nous 5 n’aime). La 5eme personne c’est Efe la volontaire Ghanéene et Finlandaise qui est la depuis 2 mois et demi et nous fait découvrir Tamale. Nous découvrons aujourd’hui qu’elle parle super bien le français !!

Détail marrant, au lieu de boire dans des bouteilles d’eau, l’eau du robinet est filtrée dans une sorte de grand seau au couvercle d’argile, ce qui la rend propre à la consommation !! C’est super. Je me dis d’ailleurs que nous allons avoir besoin d’Aquatabs pour nos déplacements dans les villages à venir.

Apparemment nous allons être hebergés par des femmes qui font partie de la coopérative. Sur le chemin, les enfants nous disent ‘Hello Hello’ et les autres nous dévisagent un peu. Voilà nous devons partir pour le resto (Assouad?).

Notes pour le voyageur à Tamale

  • Tamale et apparemment tout le nord du Ghana est musulman. Du coup si vous êtes une femme, on ne doit pas porter de short (dans la ville de Tamale c’est peut être OK, mais dans les villages c’est rédhibitoire)

  • Il faut éviter de se balader la nuit dans Tamale, enfin certains endroits ne sont pas assez allumés.

  • On dit bonjour de trois façons selon l’heure de la journée: Le matin “Despa”, l’après-midi “Antile” et le soir “Annaoula” ! Et aurevoir c’est juste “Bybye!”

Deuxième jour

C’est bon on arrive à se réveiller à l’heure ! On reçoit un appel d’Anna (CEO de Starshea) qui nous dit de mettre des vêtements de brousse. Et effectivement Chris (un ami animateur de radio de 28 ans) nous emmène au village de Zoggu, où les femmes sont réunies car les coordinateurs (personnes payées par Starshea), vont peser le beurre, et les payer (110 cedi soit 40 euros pour 25kg de beurre de karité). Elles ne sont pas très étonnées de nous voir arriver, en effet, c’est la communauté (on dit community au lieu de village apparemment) la plus proche du centre ville. Du coup, c’est là où Starshea emmène ses investisseurs, ses bénévoles, bref pas mal de monde, faire le “baptême du feu”, entrer en contact avec les femmes qui font partie de la coopérative. Nous arrivons un peu comme un cheveu sur la soupe (une groundnut soup par exemple, plat typique local). Mais finalement, le coordinateur qui parle anglais ainsi que le patois local est d’accord pour nous servir d’interprète. Nous sommes encore en train de rédiger les questionnaires (cette nuit nous avons fini de bosser dessus d’ailleurs il est 22h30.. Assez tard pour l’Afrique !). Mais du coup nous testons des questions pour voir si elles sont pertinentes, et c’est aussi l’occasion de faire un entretien qualitatif de groupe. L’échange est intéressant, par exemple nous avons la confirmation que certaines vendent les noix à d’autres personnes. Elles nous disent qu’elles aimeraient bien que Starshea se diversifie vers d’autres produits, leur activité principale étant majoritairement l’agriculture (de quoi? Je ne suis pas sûr). Mais bon nous sommes un peu déçu quand elles disent attendre un tracteur de la part de Starshea. Enfin, les femmes et les enfants (les seuls hommes présents sont le secrétaire du groupe de femmes et les 3 coordinateurs) sont très sympathiques, essayent de nous parler un peu, rigolent beaucoup et l’entretien s’arrête car nous devons retourner chez Starshea.

Nous allons déjeuner avec Chris dans un foodcourt local ! C’est 1euro l’assiette remplie de rice&peas (wakye: ca se dit Watchi, ça me rappelle la Jamaïque) et du poisson/poulet ou oeuf ! Chris est très sympa, il va à Paris cet hiver pour apprendre le français. Il manage un groupe qui fait des reprises, une des chansons s’appelle “Treat me like your sister” , nous l’entendons à la radio.

L’après midi, retour au bureau et exploration des bases de données de starshea, rédaction des questionnaires. Anna commence à préparer nos expéditions dans les villages, certains sont très loin de Tamale (6h de bus) et nous allons y dormir. Efe nous raconte comment cela s’est passé pour elle. Pas d’électricité, pas d’eau et du coup elle s’est ennuyée à partir de 20h, quand tout le monde dort!

Images de Tamale

(logement et bureau)

3ème jour:

Aujourd’hui, nous avons travaillé alors que c’est un jour férié au Ghana ! C’était une journée un peu difficile mais on a bien rigolé quand même.

Nous avons fini les questionnaires aujourd’hui en trombe, mais en ayant quand même le temps de les faire valider par Anna, la CEO et par Ben, qui travaille chez Planète Finance... Après nous avons un peu tué l’imprimante en imprimant quelques 100 interviews d’une longueur moyenne de 2pages ! Nous n’aurons en effet pas tout le temps l’électricité... Il va donc falloir compter sur la batterie de mon mac ! Je pense que je continuerai d’écrire mes “pensées” sur mon petit cahier de dessin... Simplement ce sera compliqué de les retranscrire...

Ce soir départ pour la soirée Rosbeef chez Anna et hier nous avons fait notre propre Soupu.. Pas mal !

Soirée : La soirée Rosbeef était vraiment pas mal. En fait Anna (CEO de Starshea), organise ces diners chez elle, elle cuisine du Rosbeef et invite les Français (ou les francophones) de Tamale. Efe est donc venue avec nous. Il y a aussi Anne et Guilhem, qui ont notre âge et qui travaillent tout deux dans l’agriculture (développement agricole en fait), Yvette, qui est danoise et qui a suivi son copain à Tamale, et qui tient une guesthouse à West Mamprusi (3h de Tamale... elle rentre tous les week ends à Tamale). Quand on demande à Yvette ce qu’elle préfère à Tamale c’est “sa maison” ou “Luxury, un restaurant”. Apparemment la vie sociale des expats à Tamale est faite de dîners chez les uns les autres. Il y a aussi Antoine (?) un baroudeur de 50 ans qui raconte des drôles d’histoire, sa copine (je ne me rappelle plus de son prénom). Sa copine raconte une histoire assez drôle (j’étais à l’autre bout de la table, c’est donc les filles qui me l’ont racontée). Quand elle était petite, elle jouait avec ses copains et un hippopotame. L’hippopotame était très gentil. Ils prenaient chacun la moitié de leur argent de poche pour lui acheter du pain (de quoi manger). Ils l’avaient baptisé Africa (à vérifier mais je crois que le mot Africa à un sens ... Au delà du continent). Par la suite, un deuxième hippopotame se joint au jeux au fil du temps.. Mais il tue un des enfants un jour. Ils l’avaient appelé America. A partir de ce moment là, les enfants ont cessé de jouer avec Africa ! Nous avons beaucoup ri de cette histoire quasi biblique, mais le plus drôle reste le commentaire d’Anne Charlotte “Je me disais surtout qu’on a pas eu la même enfance !”

C’est assez marrant, les expats nous disent manquer de pas mal de choses: par exemple à la maison, nous n’avons plus d’éponges. Apparemment, tout le monde en ce moment cherche du beurre. Du coup, certains produisent eux-mêmes leurs aliments : yaourt (au soleil ! Alexandra veut essayer d’en faire), oeufs (ils ont des poules), ou pain (ils le pétrissent eux-même. Ca ça me tenterait bien!).

Voilà sinon après on a eu droit à un couplet sur les risques sanitaires en Afrique qui faisait un peu froid dans le dos, mais on a été vaccinés contre tout et on prend le préventif anti palu donc ça devrait aller... On aura sûrement quand même une petite diarhée en brousse !

Comme dit Cécile, c’est parfois difficile de s’arrêter pour écrire ce que l’on a fait, ou ce qu’il se passe. On se met en position d’observateur, alors qu’il y a tant de choses à faire (là par exemple, Anne Charlotte et Alexandra préparent le déjeuner-brunch parce que nous sommes allés chercher de quoi manger dehors, ce qui nous a épuisés.. Nous essayons de nous remettre de la chaleur. Je vais aller aider les filles à cuisiner! Cet après midi, on va aller faire des courses pour notre départ.

En effet, Alex et Anne charlotte partent à 6h du matin pour Tuna et nous nous partons à midi pour Gushegu ! Nous allons passer une semaine en brousse pour administrer nos questionnaires. Objectif a minima, 66 interviews d’une heure auprès des femmes productrices de beurre de karité.

Félix

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