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Un week-end à Accra

Nous sommes arrivées à Accra un samedi matin, le 29 novembre. Fraichement débarquées de Tanzanie via Addis Abeba (littéralement fraichement, c’est incroyable ce qu’il fait froid en Ethiopie !), nous nous mettons en quête d’un taxi. Nous devons aller chez James, notre couchsurfeur, mais nous avons du mal à expliquer au chauffeur où se trouve cette gated communities des quartiers chics d’Accra. Il finit par prendre le numéro et l’appeler directement de son portable « Hello, where do you live ? » sont les premiers mots qu’il adresse à James, déclenchant notre hilarité. Première chose que nous notons sur le chemin : les routes sont en bien meilleur état qu’à Dar, elles sont à peu près toutes pavées et il n’y a pas des pans entiers de goudron qui semblent avoir été découpés et enlevés de la route comme en Tanzanie. Dans le taxi, notre chauffeur, toujours aussi abrupt, nous demande « Are you Muslims ? Because here in Ghana we don’t like Muslims. They cause trouble ». On apprendra par la suite de notre séjour que cela ne reflète pas du tout la pensée de tous les ghanéens, qui n’ont en fait pas de problème ethnique ou religieux.

On finit tant bien que mal par atteindre la maison de James, qui se situe dans une belle résidence surprotégée et un peu décalée. Mais il y a une piscine !

Nous partons déjeuner et avons l’occasion de goûter les spécialités locales : Cécile et moi partageons une groundnut soup et un riz jolof. Les deux sont hyper spicy mais le riz est délicieux. La groundnut soup est plus controversée, surtout si on considère l’énorme boule blanche de fufu qui y flotte. Le fufu est une pâte visqueuse à base de farine de manioc et de maïs, assez proche de l’ugali tanzanien, mais en plus élastique et gluant (mon cœur penche pour l’ugali). Anne-Charlotte, aventureuse, opte pour un hamburger-frites.

Le soir venu, nous nous rendons à la soirée de départ de deux amis de James, à laquelle il nous a invitées. On arrive dans une cour devant une grande maison. Dans cette cour, ornée de décorations de Noël, sont installés des tables, canapés et enceintes. Jusqu’ici tout va bien. Mais entre ces canapés et ces chaises gambadent joyeusement des chèvres, dans un coin de cette cour se trouve un cochon dans sa porcherie, il y a des poules et des lapins au fond du jardin et les amis de James portent des bonnets de lutin de Noël alors qu’il fait 30°. La soirée s’annonce bien. Ils sont rapidement tous ivres et se mettent à hurler des chants de Noël, leurs bonnets toujours sur la tête. Cécile essaie avec acharnement de me faire porter un bonnet. Elle échoue et se retrouve elle-même avec un bonnet (preuve à l’appui). Un écossais sautille partout en rythme avec la musique. Un allemand nous répète 15 fois de suite que la chanson qui passe le plus à la radio allemande au moment de Noël commence par « Last Christmas, I gave you my heart » et veut savoir quelle est la chanson de Noël emblématique en France. On doit lui expliquer pas moins de 15 fois qu’on n’est pas très chants de Noël en France. Lasses, on va se resservir un verre dans la baignoire remplie de glaçons qui trône au milieu de la soirée et sert de bar. Finalement, Anne-Charlotte et moi nous lançons dans une reprise de « Il est né le divin enfant ». Un anglais à l’air blasé me demande si les 2 autres French girls sont mes amies. « Oui, oui, elles sont là d’ailleurs », dis-je en montrant le canapé sur lequel elles étaient quelques instants plus tôt. Elles n’y sont plus. « You’re making them up, you don’t have any friends here », répond-il, imperturbable. On part à leur recherche. Elles discutent poules avec l’écossais au fond du jardin. Quelques instants plus tard, l’anglais désabusé monte sur le toit. On craint pour sa vie. Il réussit finalement à redescendre sans encombre. Un suédois à l’œil fou et au bonnet rouge fait du vin chaud et m’explique qu’en France on n’a pas de tradition de Noël, et qu’on n’a même pas de culture du tout. Il rate son vin chaud, qu’Anne-Charlotte arrive finalement à rattraper. Nous parvenons à convaincre 3 allemands et une norvégienne de venir danser. Enfin, nous quittons la soirée. Après une petite frayeur impliquant une rumeur sur un homme armé d’un couteau trainant dans les rues près de chez notre hôte, nous arrivons à trouver un taxi puis à escalader une clôture pour rentrer à la maison (une gated community de haaaaaauuute sécurité).

Le lendemain, nous nous rendons compte qu’il y a une coupure d’eau et d’électricité dans la maison. Qu’à cela ne tienne, douche dans la piscine ! Puis nous avons rendez-vous avec Anna Perinic, la CEO de Starshea pour qui nous faisons notre mission de mesure d’impact au Ghana. Le briefing est passionnant, l’enthousiasme d’Anna est très communicatif, et nous sommes ravies quand elle nous annonce qu’on ira habiter une semaine dans les villages, directement chez les femmes membres du réseau Starshea, pour les interviewer. C’est également l’occasion de retrouver l’équipe PDE inno qui se trouve en même temps que nous à Accra et souhaitait également rencontrer Anna. Le soir, nous partageons nos expériences de voyage dans le bar « Republic » et comparons les différents pays de nos débuts de périples respectifs.

Lundi est notre dernier jour à Accra, et nous en passons 3h30 dans les embouteillages. Nous arrivons quand même à rencontrer Esoko (https://esoko.com/), un social business qui donne des informations par mobile à des agriculteurs. Nous rencontrons également le soir, dans le fameux bar « Republic », le social business Persistent Energy Ghana (http://www.peg-ghana.com/#peg-ghana), qui vend des petits panneaux solaires à des communautés reculées, suivant exactement le même business model que notre entreprise EGG-Energy de Tanzanie, sauf que les systèmes sont plus petits.

Nous gardons un bon souvenir d’Accra, nous y avons passé de bons moments et avons pu rencontrer de nombreuses personnes inspirantes en très peu de temps. La ville en elle-même est assez cool, avec des bars, restaurants et magasins plutôt agréables, si on omet les terribles embouteillages qui semblent être le lot des capitales africaines.

Le mardi, c’est le grand départ pour le Nord et Tamale, siège de Starshea.

Alexandra

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