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Au revoir Dar-Es-Salaam ! Kwaheri !!

Nous avons passé 2 mois sur le terrain, depuis le 1er octobre, en Tanzanie. Nous y faisions une mission de mesure d’impact pour EGG-Energy, une entreprise sociale qui vend des systèmes solaires (panneaux solaires + batterie + appareils à brancher dessus) à des foyers et petits business.

Vivre à Dar-Es-Salaam et travailler pour EGG a été une aventure passionnante !

La plus grande partie de la mission était à Dar-Es-Salaam, mais nous avons également eu l’occasion de passer une semaine à Tanga pour interviewer des clients. Les 3 premières semaines à Dar-Es-Salaam étaient destinées à comprendre le business model de EGG. Nous avons ainsi pu passer du temps avec le management, le call center, les équipes de vente, les techniciens, pour que chacun nous apporte sa vision de l’entreprise. Puis nous avons passé une semaine à Tanga pour des interviews, et enfin nous avons passé les 2 dernières semaines à rédiger le rapport au siège de EGG, pour le présenter à la fin au management de l’entreprise.

A Tanga, nous avons pu faire l’expérience terrain de l’impact social de EGG.

Tanga est une ville située à 6 heures au Nord de Dar. La ville et la région qui l’entoure sont très belles, et étonnamment vertes. Beaucoup de clients de EGG vivent dans ce qu’on pourrait appeler la banlieue de Tanga, mais ici, la banlieue ressemble à la campagne française (sauf en ce qui concerne les mangues que l’on cueillait dans les arbres et mangeait directement en croquant dedans !). Nous avons passé une semaine à interviewer les clients chez eux, en marchant de chez l’un à chez l‘autre, sous un soleil certes brûlant, mais dans un cadre magnifique. C’était une chance incroyable de pouvoir aller directement chez les gens, et ainsi de réaliser à quel point EGG a changé leur vie.

En effet, ils se sentent davantage en sécurité grâce à l’éclairage: les lampes extérieures de sûreté éloignent les voleurs et les animaux, d’autant plus que les salles de bains sont souvent à l’extérieur des maisons donc la lampe de sécurité permet aux gens d’aller aux toilettes la nuit sans risquer de se faire détrousser par un voleur ou mordre par un serpent. De plus, les clients économisent du temps: avec leur ancienne source d’énergie, ils étaient obligés d’aller acheter une fois par semaine du kérosène pour les lampes à kérosène, du pétrole pour le générateur, ou de nouvelles batteries pour les lampes-torches. Cela peut représenter un certain temps dans les villages reculés. Le système leur permet également d’augmenter leurs revenus. Par exemple, les petits business existants peuvent travailler plus tard et attirent plus de clients grâce à leur éclairage. D’autres clients peuvent lancer une nouvelle activité grâce à de nouveaux appareils : vendre à leurs voisins la possibilité de recharger leurs téléphones, vendre des boissons fraiches, lancer un salon de coiffure… Ils sont aussi reliés au monde grâce aux télévisions et radios. Grâce aux lampes, les enfants peuvent travailler plus tard le soir et avoir de meilleurs résultats scolaires…

Pendant notre séjour en Tanzanie, nous avons aussi eu l’occasion de rencontrer divers entrepreneurs sociaux: Devergy, Sunny Money, Apps&girls (interviews à venir sur notre blog).

Mais nous avons dû partir de Dar-Es-Salaam. Cette ville nous a semblé agressive et moche au premier abord, mais il ne faut pas se fier aux apparences et elle nous a finalement conquises. Nous nous sommes faites à son rythme de vie, nous nous sommes habituées à ce que tout soit plus compliqué que prévu, ça pimente un peu la vie.

Notre vie ici nous manquera beaucoup: les rues agitées et bordéliques nous manqueront, les bajaj fous (moto améliorée à 3 roues avec une banquette à l’arrière, et qui sert de taxi) qui croient pouvoir défier les gros bus nous manqueront, les tables-restaurants sur lesquelles on peut diner dans la rue nous manqueront, les gens chaleureux et accueillants (ce n’est pas un hasard si le mot qu’ils utilisent le plus est « karibu » ie bienvenue), la nature magnifique, le clown thérapiste de notre hôtel, la rencontre impromptue avec le chinois en face du supermarché qui nous a amenées dans un restaurant chinois underground, le propriétaire autoritaire de notre restaurant indien préféré, qui ne veut pas nous autoriser à commander ce qu’on veut, et nous force à ingurgiter des plats énormes, notre collègue-coloc Sophie qui se balade dans les rues de Dar son Ipad bien en évidence dans ses mains, le karaoké à base de Rihanna au Mbalamwezi, les plages magnifiques, la guerre de l’air conditionné au bureau, être appelé « Mzungu » par tout le monde dans la rue (littéralement en swahili « celui qui erre sans but »), le garçon de la boutique en bas de notre bureau que nous appelons samaki, ce qui veut dire poisson, un des seuls mots qu’on connaissait au début et qu’on a trouvé à lui répondre lorsqu’il nous traitait de Mzungu, les embouteillages de folie, les dalla-dallas (bus de transport en commun) qui escaladent et roulent sur les trottoirs sans vergogne, les temps indiens kitchissimes de Kisutu street, les lassis au cinéma nous manqueront.

Alexandra

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